Prévention et gestion des risques naturels (suite et fin)

LE RISQUE NATUREL
OU TECHNOLOGIQUE MAJEUR EN GUADELOUPE
Nous avons souligné les risques naturels qui sont susceptibles de toucher la Guadeloupe : cyclones, inondations, séismes, éruptions volcaniques, mouvements de terrain et tsunamis. A quoi il faut ajouter les risques technologiques qui sont au nombre de deux : le risque industriel et le risque lié au transport de marchandises. Enfin, le risque de pollution marine accidentelle du littoral, retenu comme risque majeur particulier, compte-tenu de la sensibilité écologique particulière du littoral de l’archipel guadeloupéen.
QU’EST-CE QU’UN RISQUE MAJEUR ?
Le risque majeur est la possibilité d’un événement d’origine naturelle ou anthropique, dont les effets peuvent mettre en jeu un grand nombre de personnes, d’occasionner des dommages importants et de dépasser les capacités de réaction de la société. L’existence d’un risque majeur est liée :
• D’une part à la présence d’un évènement, qui est la manifestation d’un phénomène naturel ou anthropique (relatif à l’activité humaine).
• D’autre part à l’existence d’enjeux, qui représentent l’ensemble des personnes et des biens (ayant une valeur monétaire ou non monétaire) pouvant être affectés dans un phénomène. Les conséquences d’un risque majeur sur les enjeux se mesurent en termes de vulnérabilité.
D’une manière générale les risques majeurs peuvent entraîner des conséquences sur la vie humaine, l’économie et l’environnement.
LES OUTILS DE PREVENTION
DES RISQUES MAJEURS
La prévention des risques naturels regroupe l’ensemble des dispositions à mettre en oeuvre pour réduire l’impact d’un phénomène naturel prévisible sur les personnes et les biens.
Elle s’inscrit dans une logique de développement durable, puisque, à la différence de la réparation post-crise, la prévention tente de réduire les conséquences économiques, sociales et environnementales d’un développement imprudent de notre société.
Le spectacle à ciel ouvert auquel nous avons assisté après Fiona, des élus distribuant des packs d’eau, faisant des selfies avec des sinistrés. Nous avons montré qu’ils sont à l’opposé de cette démarche.
La connaissance des phénomènes
de l’aléa et du risque
Depuis plusieurs année, des outils de recueil et de traitement des données collectées sur les phénomènes sont mis au point et utilisés, notamment par des établissements publics spécialisés (Météo-France, BRGM, et OBSG). Les connaissances ainsi collectées se concrétisent à travers des bases de données (sismicité, climatologie), des atlas (cartes d’aléas des PPRN, atlas des zones inondables). Elles permettent d’identifier les enjeux et d’en déterminer la vulnérabilité face aux aléas auxquels ils sont confrontés.
La surveillance
L’objectif de la surveillance est d’anticiper le phénomène et de pouvoir alerter la population à temps. Elle nécessite pour cela l’utilisation des dispositifs d’analyse et de mesures (par exemple la surveillance météorologique ou volcanique) intégrés dans un système d’alerte des populations.
La mitigation
La mitigation suppose notamment la formation des divers intervenants (architecte, ingénieurs en génie civil, entrepreneurs, etc.), en matière de conception et de prise en compte des phénomènes climatiques et géologiques, ainsi que la définition de règles de construction (parasismique et para-cyclonique notamment).
La prise en compte des risques
dans l’aménagement
Les plans de prévention des risques naturels prévisibles (les PPRN), ont cette vocation. Ils constituent l’instrument essentiel de l’Etat en matière de prévention des risques naturels, technologiques et minier. Les PPR sont décidés par les préfets et réalisés par les services déconcentrés de l’Etat (DEAL). Ils s’articulent autour de deux documents principaux, le plan de zonage et le règlement, qui définissent trois types de zones :
- Inconstructible (rouge) ou, d’une manière générale, toute nouvelle construction est interdite en raison d’un risque trop fort.
- Constructible avec prescription (bleu) ou l’on autorise les constructions sous réserve de respecter certaines prescriptions individuelles ou collectives.
- Sans contrainte spécifique (non colorer) ou l’on rappelle l’obligation du respect des normes de construction (notamment parasismiques et para cycloniques) propre à l’ensemble du territoire.
En matière de risques technologiques, la Guadeloupe, n’est actuellement concernée que par un seul plan de Prévention des risques technologiques (PPRT) : ce dernier concerne une partie de la zone industrielle de Jarry et prend en compte les aléas technologiques des deux établissement Seveso Sara et Rubis Antilles Guyane.
L’INFORMATION PREVENTIVE
Un des moyens essentiels de la prévention est l’adoption par les citoyens de comportement adaptés aux menaces. La loi du 22 juillet 1987 a instauré le droit des citoyens à une information sur les risques majeurs auxquels ils sont soumis sur tout ou partie du territoire, ainsi que sur les mesures de sauvegarde qui les concerne.
Le décret du 11 octobre 1990, modifié le 9 juin 2004, a précisé le contenu et la forme des informations auxquelles doivent avoir accès les personnes susceptibles exposées à des risques majeurs ainsi que les modalités selon lesquelles ces informations leur seront portées à connaissance :
- Le préfet établit le Dossier départemental des risques majeurs (DDRM) et pour chaque commune concernée transmet les éléments d’information au maire.
Le DDRM de la Guadeloupe a été établi en 2014 et nous ne savons pas s’il a été actualisé à ce jour.
- Le maire réalise le Document d’information communal sur les risques majeurs (DICRIM). Ces dossiers sont consultables en mairie par les citoyens. Nous incitons très fortement les citoyens à se rendre dans leur mairie pour prendre connaissance de ces documents s’ils existent.
- L’affichage dans les locaux regroupant plus de cinquante personnes est effectuée par le propriétaire selon un plan d’affichage établi par le maire et définissant les immeubles concernés.
Les citoyens doivent entreprendre une véritable démarche personnelle, visant à s’informer sur les risques qui les menacent individuellement et sur les mesures à adopter.
Chacun doit engager une réflexion autonome, afin d’évaluer sa propre vulnérabilité, celle de son environnement (habitat, milieu, etc.) et de mettre en place les dispositions pour la minimiser.