«Nouvelles-Etincelles», pour briser toutes les chaînes ! Article publié dans le n° 1 du 04 décembre 1997
«L’Appel au peuple», déclaration historique publiée en avril 1944, a été une véritable étincelle qui a embrasé la conscience de milliers de Guadeloupéens, victimes des restrictions du régime Sorin, celui de Vichy, et férocement exploités par les usiniers et les gros propriétaires fonciers. Il a été le point de départ d’une des plus belles pages de l’histoire des luttes sociales dans notre pays : La construction d’une organisation communiste.
Pendant cinquante-trois ans, les signataires de cet Appel et tous ceux qui ont adhéré à l’idéal de justice, de progrès et de libération humaine, qu’il annonçait, ont fait avancer avec lucidité et courage le projet communiste à travers le journal «L’Etincelle» qui a été la voix des sans voix, le défenseur des faibles et des opprimés, l’éducateur et l’organisateur de la nation guadeloupéenne en marche vers sa totale libération.
Au cours de ces années de lutte, «l’Etincelle» a remporté de nombreuses victoires avec les travailleurs. Il a démasqué les «sans visage» et fait reculer l’indigence. Il a fait avancer l’idée de l’identité culturelle et de l’existence d’une personnalité guadeloupéenne et d’un peuple guadeloupéen. Il a inscrit la lutte pour la libération de la Guadeloupe dans celle plus large de la libération de toute l’humanité des tares du colonialisme, du capitalisme et du fascisme.
Dans cette bataille implacable, la bête immonde du capitalisme n’a pas été pour autant terrassée. Utilisant fort bien les avancées technologiques et scientifiques issues du travail de l’homme, elle étend ses tentacules et se transforme avec la volonté d’étrangler tous ceux qui s’opposent à sa domination.
Profitant d’une période de difficultés, conséquence de cette longue confrontation et surtout de la désertion de ceux du «communisme du bon temps», le système a contraint «L’Etincelle» à un arrêt. Un arrêt pour repartir afin de poursuivre le combat qui ne s’est jamais vraiment arrêté. Aujourd’hui, ce sont de «Nouvelles-Etincelles» qui jaillissent pour allumer de nouveaux foyers de résistance, de lutte et de transformations dans le pays.
L’ambition de ce journal qui est dans la filiation à «l’Appel au peuple», qui hérite de la riche expé
«Nouvelles-Etincelles»,
pour briser toutes les chaînes !rience et de l’histoire de «l’Etincelle», c’est dans les conditions créées en Guadeloupe et à l’échelle du monde, de faire franchir une nouvelle étape au projet de transformations sociales initiées par les fondateurs du mouvement communiste en Guadeloupe.
Le journal «Nouvelles-Etincelles» sera un espace de débat, d’échanges d’idées novatrices, de construction d’une véritable pensée guadeloupéenne. Il portera et développera les idées communistes en n’hésitant pas à les mettre en confrontation avec les paroles citoyennes, convaincu que c’est en partant de l’expérience et des aspirations de ceux qui font le pays que pourra être créé un véritable mouvement de transformation sociales.
La nouvelle étape à franchir se décline en trois dimensions : Le pouvoir politique, le développement et l’intégration régionale. Ces objectifs donneront le ton à l’expression des «Nouvelles-Etincelles». Le journal sera le porte-parole d’une véritable révolution culturelle, visant à mettre l’homme guadeloupéen en position verticale, à le replacer au centre de son évolution socio-historique, à le réconcilier avec son environnement économique et culturel. Par un travail d’éducation politique, économique et civique, il contribuera à former un homme guadeloupéen capable d’assumer des responsabilités, de lutter pour une société de justice, de dignité, de respect des Droits de l’homme.
Cette nouvelle étape ne pourra être franchie qu’avec le soutien et la participation de tous les Guadeloupéens. Les soutiens qui se sont exprimés de partout pour aider à la parution du journal, s’il indique le rôle que jouait «L’Etincelle» dans le pays, porte aussi en germe la volonté de s’associer au combat pour briser toutes les chaînes de la dépendance qui conduisent à l’anéantissement du peuple guadeloupéen.