Un mot d’ordre vieux de quarante ans, plus que jamais d’actualité «Pour une plus grande diffusion du journal communiste»
Le journal «L’Etincelle» dont le premier numéro est paru le 7 juin 1944, a dû cesser sa parution au cours de l’année 1997 pour des raisons financières, le montant des dettes et des dépenses de fonctionnement excédant les recettes, du fait de l’insuffisance du nombre d’abonnements et du nombre de numéros vendus par abonnement à chaque tirage.
Après 53 ans d’efforts incessants et méritoires pour éduquer le peuple guadeloupéen, lui donner une conscience révolutionnaire et humaniste, défendre au quotidien les intérêts des travailleurs et des petites gens de chez nous, la S.A.R.L. propriétaire du vaillant journal de l’organisation communiste de la Guade-loupe, s’est trouvée dans l’obligation de déposer son bilan le 19 septembre 1997. L’Etincelle ne bénéficiait pas d’une diffusion suffisante.
La question de cette insuffisance de diffusion de L’Etincelle posait le problème d’une insuffisance de conscientisation politique dans notre pays qui ne m’avait pas échappé et qui m’avait déterminé, quarante ans auparavant, à écrire cet article en date du 13 avril 1957 et à appeler à une plus grande diffusion de L’Etincelle, en motivant très valablement mon appel. Je crois devoir le publier dans cet Essai car son contenu me paraît tout à fait d’actualité.
En effet, les efforts de la Direction du PCG et la contribution financière consentie par quelques communistes de bonne volonté ont permis que paraisse le jeudi 4 décembre 1997 : «Les Nouvelles-Etincelles», «Pour briser toutes les chaines».
Mais les mêmes causes risquent de produire les mêmes effets. Le nouveau journal dont je salue la parution, peut, à plus ou moins long terme, être de nouveau acculé à cesser sa parution pour insuffisance du nombre de Guadeloupéens se faisant un devoir de s’abonner ou d’acheter un numéro à chaque tirage.
La garantie d’une parution continue, indispensable à un véritable et éclairé combat guadeloupéen pour le progrès, est un développement de la conscientisation politique et révolutionnaire de notre communauté, principalement de sa petite et moyenne bourgeoisie aisée.
C’était déjà il y a 40 ans, l’objectif que poursuivait l’article que je crois devoir publier, persuadé qu’il peut contribuer à ce qu’un nombre suffisant de compatriotes qui ne sont pas à dix francs près, se feront un devoir d’acheter un numéro des «Nouvelles-Etincelles» régulièrement à chaque parution, quitte à se priver une fois par semaine d’un petit punch au citron sans son bistrot habituel.
L’APPEL DU Dr ROSAN GIRARD, DEPUTE DE LA GUADELOUPE «POUR UNE PLUS GRAND DIFFUSION»
Paris, le 13 avril 1957
Dr Rosan Girard
Député de la Guadeloupe
«POUR UNE PLUS GRANDE DIFFUSION DE L’ETINCELLE»
Au 1er juillet 1954, d’après les chiffres du recensement officiel, la population totale de la Guadeloupe s’élève à 229 120 habitants dont 225 939 «Français» et 3 181 étrangers. Le nombre total des illettrés est de 41 856, soit un habitant sur six environ.
Le nombre des Guadeloupéens de plus de 14 ans est de 138 177. Si l’on défalque de ce dernier chiffre celui des illettrés, on trouve 138 177 - 41 856 = 96 321, représentant le nombre de Guadeloupéens de plus de 14 ans sachant lire et écrire.
La Fédération Communiste de la Guadeloupe a mis sur pied au début de cette année, un plan d’organisation dont la base financière repose sur :
1. Un prélèvement mensuel de 115 000 francs opéré sur notre indemnité parlementaire ;
2. Le recouvrement des cotisations des militants ;
3. La vente hebdomadaire de 8 000 numéros de «L’Etincelle».
D’après les renseignements qui nous parviennent, malgré tous les efforts faits, la diffusion ne dépasse pas un chiffre oscillant 5 600 et 5 900 numéros. Est-ce à dire qu’en fixant l’objectif de 8 000 numéros par semaine, le Comité Fédéral a vu trop grand et a manqué de réalisme ? A mon avis pas du tout !
Le Secrétaire général de l’ONU a déclaré que la COP27 devait déposer un «acompte» sur les solutions climatiques qui répondent à l''ampleur du problème. Mais, est-ce que les dirigeants seront à la hauteur ?
C’EST QUOI TOUTES CES COPS ?
Les COP sont les plus grandes et les plus importantes conférences
La Conférence des Nations Unies sur le climat de cette année se tient à Charm
El-Cheikh, en Egypte, dans
un contexte d''événements météorologiques extrêmes
dans le monde entier,
d''une crise énergétique alimentée par la guerre en Ukraine et de données scientifiques réitérant que le monde ne fait pas assez pour lutter contre les émissions de carbone et protéger l’avenir de notre planète.annuelles sur le climat de la planète.
En 1992, l''ONU a organisé le Som-met de la Terre à Rio de Janeiro, au Brésil, au cours duquel la Conven-tion-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a été adoptée et son agence de coordination -que nous connaissons maintenant sous le nom d’ONU Climat- a été mis en place.
Dans ce traité, les nations ont convenu de «stabiliser les concenLa
Conférence des Parties
sur le climat (COP)
Il y a 96 321 Guadeloupéens de plus de 14 ans sachant lire et écrire. Ils ont intérêt à lire «L’Etincelle» et la possibilité de l’acheter. Personne ne nous fera croire qu’il ne peut se trouver 8 000 Guadeloupéens ayant la possibilité financière de donner à notre parti 80 francs par mois contre quatre numéros de «L’Etincelle».
Un «sec» coûte au minimum 15 frs dans un bistrot guadeloupéen, un «adouci» 25 à 30 frs. Quel Guadeloupéen oserait soutenir sérieusement qu’il est plus important de boire un «sec» ou un «adouci» que de lire «L’Etincelle» ?
La maison Guadeloupe est une vieille ruine physique et morale qui aurait déjà croulé, si depuis 13 ans bientôt, une équipe d’hommes de bonne volonté n’était parvenue, à grand peine, à installer un pilier de soutènement, une «jambe de force». Ce pilier de soutènement, cette «jambe de force», c’est «L’Etincelle» dont nous aurons fêter le 7 juin prochain le 13e anniversaire.
Depuis 13 ans, contre vents et marées, «L’Etincelle» soutient le pays. Il est en droit d’exiger avec force que le pays le soutienne. Il n’y a pas de Guadeloupéens particulièrement chargés par je ne sais quelle malédiction, de l’obligation de se sacrifier pour que la Guadeloupe vive. Le devoir de lutter pour la renaissance du pays s’impose à tous les travailleurs, sans exception. Ne peuvent s’y soustraire que les profiteurs qui ont directement intérêt au maintien du statu quo. Les autres, tous les autres ont le devoir d’apporter leur contribution et ils sont plus de 8 0000 sur les 96 321 «lettrés» du pays.
C’est à eux que nous nous adressons aujourd’hui et pas au solliciteur. Nous les requérons de prendre leur part des sacrifices exigés par le combat pour une Guadeloupe rénovée, en achetant chaque semaine un numéro de «L’Etincelle», vingt francs. Il ne saurait y avoir pour eux de meilleure façon de se rendre service à eux-mêmes.
Nous tournant maintenant vers les diffuseurs de «L’Etincelle», nous leur dirons que c’est rendre un mauvais service aux travailleurs Guadeloupéens que de les supplier d’acheter «L’Etincelle». Le travail politique consiste à liquider une mentalité déplorable qui persiste chez un nombre encore trop grand d’entre eux et qui consiste à croire que le parti des travailleurs et les syndicats de travailleurs peuvent vivre sans la contribution financière des travailleurs. Le diffuseur doit expliquer au travailleur que c’est son intérêt et son devoir d’acheter «L’Etincelle» et qu’en l’achetant il fait un bon placement. Sur ces bases, la mobilisation véritable du Parti doit aboutir rapidement à une plus grande diffusion de notre journal.