Pour faire triompher la vérité : lever le «secret-défense»

Il y a 53 ans, le 3 décembre 1969, périssait dans la catastrophe aérienne de Caracas (Venezuela) le Secrétaire général en fonction du Parti Communiste Guadeloupéen Euvremont Gène.

Il revenait en compagnie de Dolor Banidol du parti frère martiniquais d’une mission de représentation à un Congrès du Parti Communiste du Chili.
Juste après l’envol de l’aéronef à l’issue de l’escale de Caracas pour se rendre à Pointe-à-Pitre, une violente explosion provoquait le crash de celui-ci prenant ainsi la vie de ses 62 occupants passagers et membres de l’équipage compris.
Le pouvoir colonial français a voulu faire depuis admettre la thèse de l’accident tandis que les différents syndicats de l’aviation et les parents des victimes exigent la levée du secret-défense sous lequel a été placé ce crash.
Le combat pour faire triompher la vérité et la justice, pour faire lever le secret-défense doit se poursuivre. La thèse de l’accident ne peut plus être accréditée. Ce combat-là est indissociable de la lutte anticolonialiste de notre peuple qui par ailleurs doit prendre plus de vigueur.
Ce qui était des suspicions est aujourd’hui devenu des certitudes. Quand nous écrivons d’entrée de jeu que le crash est dû à une explosion, nous n’inventons rien. Des recherches sur internet permettent la lecture d’articles de plusieurs sources qui révèlent même que les indices trouvés sur la carcasse par les experts rentraient dans la catégorie de produits qui servent à fabriquer des engins explosifs.
En fait, quand on prétendait rendre à la famille les restes d’Euvremont Gène dans un lourd cercueil, on récupérait dans le même temps la carcasse de l’avion pour l’emmener en France et procéder à son analyse. Le rapport d’enquête du BEA concernant ce Vol Air France212 qui révélait donc la présence d’explosifs dans le train d’atterrissage gauche de l’avion n’a jamais été publié.
Aujourd’hui plus de 50 ans après, le maintien du secret-défense est un anachronisme, une volonté de dissimulation alors que la découverte de faits concrets laisse à penser à un attentat…
Le COMEG n’abdiquera pas. Il poursuivra son combat pour faire éclater la vérité.
Les enfants et petits-enfants d’Euvremont Gène et de Dolor Banidol comme ceux d’ailleurs des autres victimes ainsi que leurs camarades ont besoin de savoir. Ils veulent enfin voir la vérité triompher. Et bien sûr, leur solidarité se renforce. Cette solidarité, comme celle qui a prévalu dans l’affaire du communiste Maurice Audain assassiné en Algérie dans laquelle l’Etat reconnait sa responsabilité, constitue l’arme décisive qui doit permettre la levée du «secret-défense».