QATAR : 22e COUPE DU MONDE DE FOOTBALL Historique mais entachée de corruption

Plusieurs entreprises françaises ont obtenu des contrats juteux, de près ou de loin, depuis l’attribution du mondial à l’Emirat. L’une d’entre elles, le constructeur BTP Vinci a été mise en examen par la justice française, suite à des accusations de pratique d’esclavage moderne.

Cette coupe du monde qui s’est déroulée au Qatar du 20 novembre au 18 décem¬bre 2022 est historique et restera gravée dans les mémoires pour plu¬sieurs raisons.
Il s’agit en effet, d’une part, de la première coupe du monde à se dérouler dans le monde arabe, d’au¬tre part d’une victoire de l’Argentine qui remporte sa 3e coupe du monde face à la France, et enfin et surtout de la position du gouvernement du Qatar concernant les droits humains, notamment pour les femmes et les travailleurs migrants.
Mis à part l’aspect purement sportif, la question du coût humain de la coupe du monde pèse lourd au-des¬sus de l’Emirat, depuis la dénoncia¬tion par le journal le Guardian, en 2021, des 6 750 morts parmi les travailleurs migrants, en 2010. Le Qatar et tous ses partenaires capita¬listes receleurs, de loin ou de près, sont maculés de sang sur les mains.
Malgré toutes ces campagnes de dénonciations, par les organisations internationales sur les conditions de traitement des émigrés et des droits humains en général, rien n’a entamé l’appétit farouche de tous ces pays occidentaux à faire allé¬geance au Qatar.
C’est un vaste complot international qui dure depuis douze ans. Cet Emirat richissime a dépensé sans compter et tiré toutes les ficelles de son influence internationale pour obtenir ce privilège réservé d’ordi¬naire aux pays déjà dotés de struc¬tures tels que des stades, des hôtels, des moyens de transport, des dispo¬sitifs de sécurité adaptés à des ras¬semblements massifs et festifs.
Les droits de l’homme et du citoyen, si chers à ces pays occidentaux n’ont pas eu raison face à la manne finan¬cière déposée sur et sous la table par le Qatar, pour la construction des infrastructures nécessaires à cette coupe du monde.
Plusieurs entreprises françaises ont obtenu des contrats juteux, de près ou de loin, depuis l’attribution du mondial à l’Emirat. L’une d’entre elles, le constructeur BTP Vinci a été mise en examen par la justice fran¬çaise, suite à des accusations de pra¬tique d’esclavage moderne.
Pour les entreprises occidentales françaises, belges, espagnoles, américaines et autres, le Qatar, c’est un Eldorado car, toutes béné¬ficient de l’exploitation des enfants et des émigrés, presque réduits en esclavage, sans mot dire. En outre, il est interdit aux travailleurs étran¬gers d’adhérer à un syndicat, sous peine de représailles. Ils sont totale¬ment soumis au pouvoir de leurs employeurs qui détiennent un contrôle total sur les salaires et sur les conditions d’emploi.
L’ensemble des travaux effectués au Qatar dépasse les 100 milliards d’euros, alors que des salaires des travailleurs ne sont pas payés pen¬dant des mois. Ce qui permet à des entreprises occidentales de décla-rer que le Qatar est formidable puisqu’elles réalisent des résultats à deux chiffres.
C’est dans ce contexte que s’est déroulée la 22e coupe du monde de football, les téléspectateurs igno-rant cette réalité. En dépit de la saga de corruptions qui a conduit à l’arrestation de la vice-présidente du Parlement européen Eva Kailli et de ses proches, les joueurs sont restés sportifs et ont rempli leur contrat. La fin de la 22e coupe du monde de football ne remet pas en cause l’enquête ouverte pour trou¬ver d’autres coupables de la vaste corruption. La France ne sera cer¬tainement pas épargnée.