PERSONNALITÉ DE L’ANNÉE 2022 EN GUADELOUPE

Les personnels de santé suspendus Le Comité de rédaction du journal «Les Nouvelles-Etincelles» a désigné comme personnalité de l’année 2022 en Guadeloupe, les personnels de santé suspendus. Ce choix n’est pas partisan, il s’appuie sur une analyse objective des actions et événements qui ont marqué l’année 2022 en Guadeloupe.

Il est incontestable que la question qui a mobilisé l’attention de tous les Guadeloupéens, c’est bien la résistance active des personnels de santé soutenue par toutes les organisations syndicales et des associations citoyennes contre l’obligation vaccinale et pour la réintégration de tous les personnels suspendus. LE BIEN FONDÉ DE CETTE RÉSISTANCE L’occupation de l’espace sociale par les personnels de santé et les syndicats est dans le prolongement des positions responsables adoptées par les soignants et les syndicats dès les premières manifestations de la crise covid en 2020. Avec professionnalisme et guidés par le code déontologique de leur métier qui engage à sauver les vies, les médecins, infirmiers, aides-soignants, techniciens des laboratoires, personnels du médico-social, les sapeurs-pompiers sont restés en première ligne faisant fi de tous les dangers potentiels, le plus souvent sans moyens d’exercer et sans protections. Mesurant les menaces qui s’annonçaient pour la population, ils ont su dépasser leur propre situation pour, à travers le syndicat UGTG déposer une requête au tribunal administratif demandant au juge d’enjoindre à l’ARS et au CHUG. • De passer commande de 200 000 tests de dépistage du Covid-19 pour la moitié de la population. • De passer commande des doses nécessaires au traitement du Covid-19 par l’hydroxychloroquine et l’azithromycine. Par ordonnance du 28 mars 2020, le tribunal administratif de Basse-Terre donna gain de cause au syndicat. Mais c’était compter sans la force de nuisance de l’ARS et du CHUG qui, avec la complicité de l’Etat ont obtenu par un arrêté du conseil d’Etat en date du 4 avril 2020, l’annulation de cette ordonnance. Cette attitude agressive des autorités de santé, dans le contexte d’un service hospitalier et de santé publique délabrés en Guadeloupe est en grande partie responsable de la catastrophe sanitaire connue en juillet-août 2021. Le moins que l’on puisse dire c’est que les personnels de santé, tous secteurs confondus, notamment au CHUG, ont payé de leur personne pour faire barrage au covid. Pour cela, ils méritent tous le respect et la reconnaissance de la Guadeloupe. On ne peut pas en dire autant pour les responsables des hôpitaux et de l’ARS. LA COMBATIVITÉ ET LE COURAGE DES PERSONNELS SOIGNANTS Ils n’ont pas eu droit, après leur engagement admirable, dès les premiers jours de lutte contre le Covid-19, à une revalorisation de leur carrière à la reconnaissance de leur hiérarchie, mais à la sanction. Certes, il fallait prendre des mesures de protection, d’organisation pour empêcher la progression de l’épidémie, mais les dispositions mises en place sans concertation réelle, sans tenir compte des situations spécifiques, montrent que les autorités de santé ont traité «les sauveurs» des premiers jours, comme les responsables de ce qui relève de la faillite de leur management et de leur politique inadaptée. Sommés, sans aucune préparation pédagogique, sans dialogue de se faire obligatoirement vaccinés pour exercer leur métier avec de surcroît, un produit nouveau, inconnu, toujours au stade expérimental, des centaines de professionnels de la santé ont refusé cette injonction. Ils seraient 1500 au dire de l’ARS. Ils l’ont fait au nom du droit de disposer librement de son corps, du droit au questionnement, au doute, au libre-arbitre. En réponse, ils ont été, en application de la loi inique du 5 août 2021, suspendus de leur fonction sans droits, sans salaire, sans protection sociale. Ils n’ont cédé à aucune pression, aucune intimidation, aucune violence des forces armées françaises. Depuis plus d’un an, ils sont debout, mobilisés sur tout le territoire guadeloupéen pour le droit à la vie et à la santé pour tous les Guadeloupéens. En manifestant dans les rues de Guadeloupe, en faisant vivre le «Bik» sur le parking de l’hôpital, ils construisent chaque jour des nouveaux rapports sociaux, une nouvelle organisation de notre société. Ils placent la Guadeloupe sur une voie vertueuse. Ils sont aujourd’hui l’honneur du peuple guadeloupéen. EN 2023, SOLIDARITÉ ACTIVE AVEC LES PERSONNELS DE SANTE Le gouvernement français déploie tout son arsenal de coercition et de répression pour se débarrasser des personnels de santé. Sa feuille de route vise à réduire par tous les moyens les déficits financiers structurels, mais pas de garantir une politique de santé publique de qualité en Guadeloupe. Bien avant la crise du Covid, l’une des priorités inscrites dans cette feuille de route était la suppression d’environ 1000 agents du CHUG. C’est pourquoi, malgré le fait établi scientifiquement aujourd’hui que les vaccins qui ont été produits dans l’urgence ne protègent pas du virus et que la Guadeloupe avec environ 40% de vaccinés développe une immunité collective naturelle, le pouvoir arc-bouté sur cette loi liberticide du 5 août 2021, refuse la réintégration des personnels suspendus évoquant des prétextes les plus stupides. Les élus guadeloupéens majoritairement enfermés dans le masko et englués dans les compromissions avec l’Etat sont plus prompts à accompagner le plan du gouvernement qui incite les gens au départ par le biais d’une retraite anticipée ou d’une convention de rupture conventionnelle que de soutenir la réintégration de ces professionnels qui se battent pour la morale, les libertés, le droit à la vie. En 2023, ils ne peuvent rester seuls. La bataille qu’ils livrent au prix de toutes les souffrances, c’est celle de tous les Guadeloupéens qui veulent vivre dignes, respectés dans un pays qui place la santé au premier rang des politiques publiques. La solidarité avec les personnels de santé doit devenir la cause centrale qui rassemble la Guadeloupe.