COMMUNIQUÉ DU BUREAU POLITIQUE POUR UNE RIPOSTE GUADELOUPÉENNE AU CRIME COLONIAL D’EMPOISONNEMENT AU CHLORDÉCONE

La Justice française vient de prononcer un non-lieu dans le dossier intitulé pudiquement «La pollution au chlordécone» et l’empoisonnement au chlordécone.
Cette décision de non-lieu qui intervient 17 ans après le dépôt de la première plainte ne doit pas nous étonner.
Il faut se rappeler la prise de position sentencieuse du président de la République affirmant le 1er février 2019 que : «C’est un mensonge de dire que le chlordécone était cancérigène» alors même que dès 1979 l’Organisation mondiale de la santé (OMS), classait le chlordécone comme «cancérigène» possible.
C’est en vertu du principe de précaution, que la France en a interdit l’utilisation dans son sol, mais l’a autorisé jusqu’en 1993 dans ses colonies de Guadeloupe et de Martinique à la demande des capitalistes de l’exploitation bananière.
C’est donc en toute connaissance de cause de la dangerosité de ce poison que des gouvernements de la France «patrie des droits de l’Homme» ont pris la décision de l’écouler et l’utiliser dans ses dernières colonies de la Caraïbe.
Il s’agit bien d’un choix, d’une volonté, d’une décision politique, dès lors l’empoisonnement des travailleurs et plus généralement des peuples guadeloupéen et martiniquais n’est ni un accident, ni un fait divers sordide, mais un crime politique, un crime colonial, un crime d’État dont le mobile est le profit capitaliste.
La décision de non-lieu n’est pas que comme d’aucuns le disent une décision scandaleuse ou un déni de justice, mais une injure, un crachat au visage des Guadeloupéens.
Le Parti Communiste Guadeloupéen, affirme que le droit et la justice sont d’abord la traduction d’un rapport de forces dans une société.
Il appelle le peuple guadeloupéen à se mobiliser et à s’engager dans les actions et les luttes pour obtenir réparation de toutes les conséquences humaines, sanitaires, environnementales et économiques de l’empoisonnement de la Guadeloupe et des Guadeloupéens et à relever le défi politique de porter une riposte et une réponse guadeloupéenne aux crimes du colonialisme français.
Le Bureau Politique
Pointe à Pitre, le 9 janvier 2023