CHANGEMENT DE STATUT : Que peut-on attendre de la Commission ad hoc du Conseil départemental et du Conseil régional ?

Suite à la présentation de la Commission ad hoc le 11 janvier 2023 à la Résidence départementale du Gosier, qui doit préparer les travaux du prochain congrès, Nouvelles-Etincelles a interrogé Félix Flémin le Secrétaire général du Parti Communiste Guadeloupéen (PCG) pour connaître son point de vue sur le sujet en débat.

Quel est votre point de vue sur l’initiative commune prise par le président du Conseil départemental et le président du Conseil régional ?
Félix Flémin : Il s’agit du plat réchauffé du «Projet guadeloupéen de société» qui nous est servi en 2009 par le tandem Gillot-Lurel.
La mise en place de trois forums-citoyen, comme lieu d’élaboration d’un Projet guadeloupéen est une opération de communication et de mystification politique, destinée à la fois à redorer le blason des élus en place et surtout à habiller l’assimilation coloniale.
En empruntant aux organisations patriotiques et anti-colonialistes, la notion de domiciliation d’un véritable pouvoir politique guadeloupéen, les élus cherchent à récupérer à leur profit l’aspiration de plus en plus affirmée d’un changement de statut de la Guadeloupe.
Ce qui se prépare avec ce 17e Congrès n’est ni plus ni moins qu’une stratégie adoubée par le Gouvernement français et qui s’est mise en oeuvre au travers de «l’Appel de Fort-de France» qui a pour finalité d’aménager le statut d’assimilation

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Le président de l’Assemblée départementale, Guy Losbar, s’est engagé à rencontrer tout le monde y compris les partis politiques.
Etes-vous prêt à le rencontrer ?
Le Parti Communiste Guadelou-péen est un Parti responsable qui expose, assume et exprime en toute circonstance et en toute transparence son analyse et ses propositions pour le pays.
Nous répondrons à toute invitation qui aurait pour objet d’agir ensemble dans l’intérêt de la Guadeloupe et du peuple guadeloupéen.
Je réaffirme qu’aucune organisation, politique ou sociale, seule, ne parviendra pas à sortir la Guadeloupe de la dépendance coloniale. Il faut une force politique unie en charge de conduire notre lutte d’émancipation et de négocier, mener les discussions avec le Gouvernement français sur le devenir de notre pays à partir de la volonté exprimée par le peuple guadeloupéen.
Oui, nous sommes prêts à rencontrer les élus, mais je rappelle que le mandat qu’ils détiennent est un mandat de gestion des collectivités pour lequel ils ont été élus sur la base du programme qu’ils ont soumis aux électeurs.
Aucun élu de la Guadeloupe n’a reçu à ce jour de mandat du peuple pour décider d’un projet institutionnel ou statutaire pour la Guadeloupe.
Pour ce faire, nous proposons d’élire, au scrutin proportionnel intégral, une assemblée instituante, qui pourrait être dénommée Congrès, en charge d’élaborer et de négocier avec le gouvernement un projet de statut à la base à partir des échanges, contributions de tous les citoyens.
C’est le projet de statut issu de cette discussion avec le Gouvernement français qui sera soumis sous forme d’une loi organique à l’approbation du peuple guadeloupéen.
L’intérêt de cette proposition, c’est de faire en sorte que ce soit la volonté du peuple guadeloupéen qui s’exprime.
Voilà la proposition du Parti Communiste Guadeloupéen que nous mettons en débat dans le pays dans le cadre des «bik a pèp Gwa-dloup» et que nous voulons discuter avec tous les Guadeloupéens.