RETRAITES : Une réforme contestée

En Guadeloupe à l’instar de la mobilisation en France plusieurs centaines de manifestants ont battu le pavé jeudi matin, donnant ainsi le coup d''envoi de la contestation pour faire reculer le gouvernement, sur sa réforme phare des retraites.

Syndicats, travailleurs, retraités, chômeurs… Tous dénoncent cette mesure punitive, injuste, que le gouvernement présente comme permettant de protéger les plus précaires.
Alors que le monde du travail s’est retrouvé en masse à défiler dans les rues jeudi dernier, le gouvernement semble à ce jour s’entêter à mener à bien sa réforme des retraites, pourtant rejetée par une écrasante majorité de la population.
Une réforme injustifiée qui s’inscrit dans une tendance européenne générale visant à faire travailler les gens plus longtemps.
Présentée comme «un ajustement logique, car si on vit plus longtemps, on doit travailler plus longtemps», la mise au rebut de plus en plus précoce des travailleurs seniors par les entreprises va conduire à plus de précarité (la réforme du chômage s’en assure) et aboutir à un appauvrissement progressif des retraités.
Les recherches montrent qu’elle va en fait toucher les plus pauvres et les femmes en priorité. Elle va aussi accroître les inégalités de richesse, beaucoup vont devoir partir avec des retraites incomplètes, et elle n’est pas adaptée à nos modes de travail actuels

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PLUS DE 70% DE MOBILISATION DANS L’EDUCATION NATIONALE
Suivie dans l’Education nationale à 43.51%, par les enseignants du 1er degré et à 33.83%, dans le second degré, et des pics à plus de 80% dans certains établissements selon les données fournies par le rectorat de Guadeloupe, la première journée de manifestation contre le projet de loi a été «un succès», selon les syndicats.
Derrière la question de la réforme des retraites, c’est donc tout un projet de société qui se joue. Notre système des retraites, doit-il servir à corriger les inégalités de la vie ou à bien les aggraver ? Devons-nous tolérer un système économique qui envoie les pauvres au cimetière 13 ans avant les riches ? Sommes-nous d’accord pour nos anciens vivent dans la précarité et le dénuement, alors des milliards sont accumulés par le capital ? Telles sont des questions de fond qu’il convient de poser.
Cette réforme s’apparente en fait à beaucoup plus à une réforme
Les travailleurs sont debouts pour défendre le droit à la viebudgétaire. Il s’agit d’une réforme des retraites soi-disant indispensable pour garantir son financement, or selon les projections du Conseil d’orientation des retraites (COR), l’organisme étatique chargé d’aider au pilotage du système français de retraite, on ne devrait pas assister à une explosion des dépenses à long terme.
Le COR considère que notre système de retraites, contrairement à ce que prétend le gouvernement, se porte plutôt bien. En 2021, il a ainsi dégagé un excédent de 900 millions d''euros, et disposait fin 2022 de réserves d''un montant de 3,2 milliards d''euros. S''il est vrai que son solde global risque éventuellement de se dégrader après 2023, ce n''est que «faiblement» et «de manière contrôlée». Le COR pronostique ainsi un retour à l''équilibre après 2030.
Pour reformer le système de retraite, il existe de fait d’autres scénarios que celui, présenté par le gouvernement. L’ONG Oxfam propose entre autre une solution parmi tant d’autres pour ne pas décaler l''âge de départ à la retraite : une taxe de 2% sur la fortune des milliardaires français, qui suffirait à financer le déficit selon les calculs de l''ONG.
Le paramètre de l’âge départ à la retraite est le seul levier retenu par le gouvernement. Il s’avère ainsi plus facile de sacrifier les travailleurs qui contribuent fortement à la richesse de ces grands patrons dont les intérêts sont minutieusement protégés.
Dans ces conditions, on peut s’attendre à de longues journées de mobilisation et des protestations si le gouvernement ne retirait pas son projet de réforme des retraites.