Politiques et Politiciens

Quatorze ans de Mitterrand n'ont pas fait avancer d'un iota,la situation politique,éco- nomique et sociale du peuple guade - loupéen,particuliè- rement de sa jeu- nesse qui a sombrécorps et âme dans le désespoir,l'assistanat,la violence, la délinquance

“Le politicien tradi- tionnel est un chef-d'œuvre de compromission et de servitu- de. Il ne saurait être long- temps l'élu du peuple s'il n'é- tait pas d'abord l'élu des puis- sances d'argent et du gouvernement.”

“Or, le pouvoir ne l'a pas choisi pour ses compétences, mais ses professions de foi publiquement déclamées et en toute circons- tance réitérées. Il est venu à la politique soit par conviction sen- timentale, soit par intérêt, soit par l'utilisation habile qu'ont su faire de son ambition les vérita- bles intéressés, lesquels mon- nayent et commanditent son élection. Sa fidélité est en effet à toute épreuve, étant bien entendu qu'il ne s'agit pas d'une fidélité à un idéal, à une idéologie, ni même à de simples maxi - mes morales : cette fidélité est seulement soumission incondi - tionnelle au pouvoir.”

“Aussi n'hésite-t-il pas pour demeurer candidat officiel, à changer de parti d'une élection à l'autre. Girouette, l'animal flaire d'où vient le vent, adopte finalement à l'approche de chaque élection l'étiquette qui lui semble constituer la meilleure couverture. L'essentiel est que la conversion soit rentable. Etre transfuge lui importe moins qu'être élu.”

Ainsi s'exprimait il y a quaran- te-cinq ans Laurent Farrugia dans son livre “Autonomie pour la Guadeloupe” parue en 1967, pages 82/83.

Le temps passa, mais l'espèce n'a pas disparu. Manipulation géné- tique, clonage et autres découvertes de la science moderne ont permis à l'espèce de résister à l'usure du temps, de s'offrir unsouf fle nouveau, épique même. Liftée, revivifiée, parée d'habits soi-disant “neufs”, l'espèce -assi - milationnistes- de droite comme de “gôche” s'est lancée à corps perdu dans une folle sarabande au sein de laquelle Dieu lui- même aurait des difficultés à reconnaître les siens.

Jockeys, casaques, chevaux appartiennent dans nombre de cas, aux mêmes écuries. Débauches de promesses, crocsen-jambe, coups de jarnac, sont leurs armes favorites. Les promesses n'engageant que ceux qui y croient, l'heure de vérité ne tardera pas à s'inviter elle aussi sous l'arbre à palabres, afin de réclamer l'application des amé - liorations promises, notamment pour la jeunesse.

Quatorze ans de Mitterrand n'ont pas fait avancer d'un iota, la situation politique, écono - mique et sociale du peuple gua - deloupéen, particulièrement de sa jeunesse qui a sombré corps et âme dans le désespoir, l'assistanat, la violence, la délinquance. Le constat est là, l'échec est là, patents. Que faire pour redon - ner espoir à cette jeunesse ? Pourrons-nous assister plus long - temps, impuissants ou complices à cette inexorable descente aux enfers d'une jeunesse dont l'a- venir de notre pays sera bientôt entre ses mains ?

Gérants loyaux des intérêts du “grand capital”, les socialistes français seront-ils cette fois-ci en mesure de se faire violence, et entamer un ”véritable processus révolutionnaire”, comme le réclamait jadis Guy Mollet, ancien secrétaire général de la défunte SFIO ?

Quelles sont les mesures immédiates qui seront prises pour enrayer la spirale infer- nale du chômage -30% en hypothèse basse- qui affecte notre pays ? A 11%, le chiffre du chômage a atteint un taux jamais égalé en Europe et placé tous les clignotants de ce continent en rouge. Aucune commune mesure entre le taux de chômage dans la colonie et celui de la métropole. Il faut s'y faire...

Que peut-on attendre des habituelles illusions abondamment répandues par les marchands du temple au cours de cette campagne électorale des législatives ? Une fois de plus, les élections passées, le peuple guadeloupéen se rendra bientôt compte que sans son propre engagement, sans ses luttes, il n'obtiendra rien d'un système basé exclusivement sur l'exploitation outrancière des travailleurs et du peuple.

L'élection de François Hollande à la présidence de la République française, l'élection d'une Assemblée Nationale qui lui serait favorable, n'atténueront pas la toute puissance des marchés financiers sur l'économie du monde occidental.

Se battre, se battre encore, résister, toujours résister, tels seront les choix des tra - vailleurs, s'ils ne veulent pas définitivement disparaître.