La mobilisation du 7 février contre la réforme des retraites

La grève lancé par 11 syndicats a été entendu et a rassemblé plus de 4000 personnes.

Bien qu’en hausse, la mobilisation n’est pas à la hauteur des enjeux auxquels le pays est confronté et ne permet pas de créer le rapport de force indispensable pour faire prendre en compte et porter des réponses aux légitimes revendications des Guadeloupéens.
Aucun des graves problèmes auquel le pays est confronté, depuis bientôt quatre décennies, n’a trouvé de solutions, pire la situation continue de se dégrader.
Par-delà les apparences, les artifices et le vèglaj d’une consommation débridée qui donnent l’illusion du développement, la Guadeloupe est en proie à une crise globale qui affecte toute la société et singulièrement les couches laborieuses et populaires qui sont les principales victimes de la carence des politiques publiques concernant, la santé, l’éducation et la formation, l’accès à l’eau, l’organisation des transports, la gestion des déchets, la sécurité civile, la préservation de notre patrimoine foncier et de nos ressources naturelles, l’aménagement et de l’équipement de notre pays…
Il en est de même s’agissant des questions sociétales de la priorité guadeloupéenne à l’emploi, du défi démographique, de l’expatriation de notre jeunesse, du vieillissement, de la prise en charge de la dépendance, de l’exclusion et de la marginalisation sociales liée à la digitalisation forcée, du remplacement de la population guadeloupéenne, de la délinquance et de la violence… Que dire de l’empoisonnement, des Guadeloupéens et des terres de la Guadeloupe par la République française, en toute connaissance de cause.
Il nous faut bien comprendre que toutes ces questions, ne sont pas déconnectées les unes des autres, elles relèvent du modèle économique et social et du système politique de l’assimilation-coloniale qui régissent le fonctionnement de la Guadeloupe. Il est plus que temps de faire face à la réalité et de parler vrai.
La vérité, c’est que la Guadeloupe est dans une impasse du fait d’une part de l’impuissance politique des élus à faire valoir et à assurer la défense des intérêts fondamentaux du peuple guadeloupéen, et d’autre part de la division et de l’éparpillement des forces politiques et sociales qui se revendiquent du camp de l’émancipation à s’accorder sur une plateforme commune et une stratégie pour la faire aboutir.
La vérité, c’est qu’une certaine Guadeloupe s’accommode du système colonial et assimilationniste qui porte atteinte à l’intégrité de notre pays et à terme à l’existence même du peuple guadeloupéen.
La vérité, c’est qu’en dépit des souffrances de tout ordres, il n’y a pas pour autant dans le pays une mobilisation suffisante permettant de créer le rapport de force indispensable pour une rupture avec le système de l’assimilation-coloniale, qui est la cause principale de la faillite avérée du pays.
Pour sortir la Guadeloupe de cette impasse, le Parti Communiste Guadeloupéen réaffirme la nécessité d’une mobilisation générale et massive des Guadeloupéens pour un changement global : politique, économique, social et culturel.
Il renouvelle à cet effet son appel à l’attention des organisations politiques, syndicales, économiques, culturelles, à toutes les forces vives du pays, qui veulent rompre avec l’assimilation-coloniale à dépasser leurs divisions pour, s’accorder sur un projet global, économique, social écologique, culturel et politique, c’est-à-dire sur un projet d’émancipation politique qui engage la construction d’un autre modèle de société pour notre pays, sur la base d’une autre relation avec la France débarrassée de toute domination, dépendance et tutelle coloniale et respectueuse des droits politiques, économiques, culturels et patrimoniaux du peuple guadeloupéen.