Le scandale des eaux usées en Guadeloupe : un crime de trop !

Décidément, la Guadeloupe n’est épargnée par aucun scandale. Cela prend d’ailleurs l’allure de crimes organisés contre le pays et le peuple.

Le scandale de l’empoisonnement des sols et de la population par le chlordécone, un pesticide des plus meurtriers introduit dans le pays grâce aux liens mafieux qui lient le pouvoir d’Etat aux propriétaires des grosses exploitations bananières en Guadeloupe et en Martinique, continuent son oeuvre sous la couverture de la justice française, dite républicaine.
Le scandale de la production et de la distribution de l’eau potable en Guadeloupe, malgré toutes les gesticulations institutionnelles pénalise toujours la vie des citoyens qui perdent espoir de voir un jour ce précieux liquide, si abondant en Gua-deloupe, couler dans leurs robinets, sans coupures à répétitions.
A ces scandales qui affectent la vie, la santé, le travail des citoyens viennent s’ajouter tous les dysfonctionnements qui transforment la vie en société en enfer pour de milliers de compatriotes : un transport urbain quasi-inexistant ; l’envahissement des côtes par les sargasses ; le délabrement du système hospitalier ; la répression policière et judiciaire

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Tout cela s’apparente à des véritables crimes contre l’existence du peuple guadeloupéen.
Tous les Guadeloupéens ne sont pas dupes de cette offensive économique et politico-judiciaire qui vise à anéantir notre communauté.
La résistance s’organise pour empêcher au pays et à tous ceux qui se considèrent chouké dans ce pays et héritiers de son histoire séculaire de connaître cette issue fatale.
Mais, dans cette confrontation avec le système d’exploitation économique et de négation de l’humain, on n’a jamais tout vu. Ces exécutants nous surprennent toujours par leur duplicité et leur férocité.
Alors que depuis une quarantaine d’années, ils font semblant d’entendre la colère des usagers de l’eau potable et annoncent plans sur plans pour résoudre ce problème dans l’intérêt de la communauté, dans le même temps ils se sont employés avec force à masquer un scandale encore beaucoup plus grand : celui de la gestion des eaux usées qui pourrit la Guadeloupe. Cette question de la plus haute importance sanitaire, écologique et environnementale, a été placée sous embargo. Ça constitue le crime parfait. On tue en silence.
Il a fallu que le quotidien français «Ouest-France» publie un dossier sur la pollution des eaux en Guadeloupe pour entendre les cris des criquets ici.
Ils avouent qu’ils savaient le danger que présentait cette situation pour la vie, mais ils n’ont rien dit, rien fait. Ils n’ont même pas daigné informer la population alors que nous som-mes dans une situation de sinistre. Dans cet article de Ouest France on relève que la Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL), dans une publication du 3 novembre 2020, signale que les systèmes de collecte des eaux usées était tous classés non-conformes en 2018, à l’exception de l’agglomération de Morne-à-l’Eau faute d’autosurveillance des réseaux. Ce constat est aussi alarmant pour les systèmes de traitement :
- Sur les 8 stations de grande capacité, 6 sont non conformes
- Sur les 9 stations de moyenne capacité, 6 sont non conformes
A en croire les rapports successifs produits par la Chambre régionale des comptes, la grande majorité des EPCI ne peuvent faire face financièrement pour les remettre à niveau.
Donc l’Etat savait et les élus savaient. Ils n’ont pas fait de ce danger une question vitale pour la sécurité sanitaire du pays.
En octobre 2022, le Comité économique social et environnemental (CESE) a mis en garde contre ce qu’il qualifie de «bombe sale». Si rien n’est fait d’ici dix ans, ce sont toutes les eaux de baignade de la Guadeloupe qui seront interdites, a alerté cette assemblée.
Cette atteinte grave à la vie humaine, à l’équilibre écologique du pays ne peut pas rester impunie.
Le procureur de la République de Basse-Terre s’est déjà saisi du cas de la station d’épuration de Capesterre Belle-Eau dont la construction et la gestion sentent la corruption à plein nez. L’Union européenne qui a financé cette opération veut savoir où son argent est passé.
La Guadeloupe a assez de toutes ces incompétences, ces gabegies et ces scandales ! C’est aux Gua-deloupéens de se lever pour mettre un terme à cette politique de copains et de coquins !