Franck Garain en signature de son nouvel ouvrage

On dit que le peuple guadeloupéen est un peuple d’oralité. Pour faire mentir cet adage, il faut reconnaître que les choses ont évolué et que depuis quelques années la littérature guadeloupéenne s’enrichit, donc les Guadeloupéens se sont mis à l’ouvrage. C’est précisément le cas de l’historien Franck Garain qui vient tout juste de rendre public son dernier ouvrage intitulé «Camille Daridan, le plus fort». Nouvelles-Etincelles est allé à sa rencontre pour l’interroger.

Cet ouvrage, était-ce
une nécessité ?
Franck Garain : Il est toujours nécessaire de parler de «Nous». Cela ne s’arrête pas uniquement à ceux qui ont produit, en luttes politiques, syndicales, sociales.
«Nous», c’est l’ensemble des personnes qui ont produit dans le pays, par exemple, les acteurs du sport, de la musique, les paysans, les agriculteurs…
«Nous», c’est un concept très vaste. Camille Daridan et les cyclistes de sa génération font partie justement de ce «Nous». Il fait partie de ceux qui se sont alimentés du pays à travers ce qu’il est dans le rapport au corps et qu’il nous a légué. Cet esprit de vaillance, de développement, de l’estime de «Nous-mêmes». C’est pour cela, à mon avis que c’est important, d’autant que, les acteurs ne sont pratiquement plus là. Il était important de documenter cette période-là !
Donc, la sortie de l’ouvrage permet de se rappeler des anciens et de les faire connaître des jeunes ?
C’est un message que nous laissent les gens, comme les Gibrien, Alexis honoré, Denis Manette, Camille Jabour et tant d’autres. Il ne faut pas oublier Ferdinand Alexis qui lui, a été vraiment le père du cyclisme puisqu’il a été à l’origine du 1er tour cycliste de la Guadeloupe.
Ce que je retiens, c’est qu’en Guadeloupe, nous avons ce qu’il faut pour construire notre pays, à travers le sport nous pouvons construire une identité forte.
Camille Daridan y a fortement participé de cette période, la fin de la seconde guerre mondiale. Il ne faut pas oublier les Machecler, Paulin, Mérope…, il y a tellement dont l’histoire n’a pas retenu le nom et que j’ai voulu dans le cadre de l’ouvrage montrer quelle a été leur place dans le développement de ce cyclisme devenu moderne.
La parole s’en va mais l’écriture reste ! Un livre que vous trouverez dans toutes les librairies.