JOCELYN VERCILE Une personnalité aux multiples facettes

Il n’est pas inconnu, Jocelyn Vercile. Ce Guadeloupée plein d’humilité laisse découvrir de multiples facettes de sa personnalité quand l’opportunité se présente.

Son cheminement dans une vie bien accomplie lui a permis d’être en contact avec toutes les couches sociales. Il a été convaincu que la vie est un perpétuel combat. Nous l’avons rencontré en février 2023, dans le cadre de la 8e édition de la «Journée du patrimoine», organisée par la ville de Le Moule.
Il nous a expliqué : «Je m’appelle Jocelyn Vercile et je suis depuis 13 ans retraité de l’Education nationale. J’ai débuté ma carrière en tant qu’instituteur, puis professeur de collège et enfin personnel de direction. J’ai exercé cette dernière fonction d’abord dans l’académie d’Amiens puis dans celle de la Guadeloupe. A la base, je suis plutôt scientifique que littéraire et sincèrement je ne pensais jamais un jour écrire un livre».
Il est courant d’entendre : «Je suis maintenant à l’université du temps libre». Jocelyn Vercile n’est pas homme à rester dans l’oisiveté. Sa sensibilité l’appelle vers certaines activités mais sa modestie est source d’hésitation puisqu’éducateur de profession, il tient à réussir ce qu’il entreprend, quitte à en payer le prix

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Il nous a confié : «Un ami, sachant que j’étais à la retraite me demande comment j’occupais mon temps. Je lui réponds que depuis toujours je me posais la question, à savoir, pourquoi il y avait autant de religions dans le monde. Etaient-elles toutes vraies ? Etaient-elles toutes fausses ? Ayant maintenant beaucoup de temps libre, c’était pour moi l’occasion de faire des recherches pour trouver une réponse à mes questions. Je consignais tous mes premiers écrits dans un cahier grand format. L’ami en question me demande à consulter le cahier. On se retrouve un mois plus tard. Il est tout enthousiasmé et me dit que ce que j’avais commencé à écrire était très instructif, qu’il ne fallait pas que je garde le contenu pour moi seul et qu’il serait bien d’en faire part aux amis. Et c’est comme cela que l’idée d’éditer un livre m’est venue, avec comme intitulé «Tour d’horizon du fait religieux».
Comme pour justifier le slogan «l’appétit vient en mangeant» :
«Mon deuxième livre découle du premier. En effet, en faisant mes recherches sur les religions, j’ai constaté qu’il y avait des chiffres et des nombres qui revenaient sans cesse : le 3, le 7, le 13, le 40…En fait, des nombres symboliques et l’idée m’est venue de les lier à des croyances, des superstitions, d’où l’intitulé : Chiffres, nombres et «kwa-yandiz». Par exemple, quand quel-qu’un a brisé un miroir, on dit que cette personne aura 7 ans de malheur. Pourquoi 7 et pas 4 ou 9. J’explique dans le livre, la superstition liée au chiffre 7». Le «diable» qui contenait trop sa modestie, a-t-il été exorcisé désormais ?
D’autres talents artistiques
se révèlent
«Mon prochain livre illustré avec mes dessins, sera en créole avec une traduction française. La parole sera donnée aux dessins qui s’exprimeront. Il sera intitulé «Pòtré ka palé». Ainsi la «Pointe des Châteaux» expliquera pourquoi on parle de châteaux alors qu’il n’y en a pas. On aura droit aussi à des explications sur la croix, sur la flore, la faune, etc.
Le dessin m’a toujours intéressé, mais n’ayant aucune base, j’ai dû

prendre des cours. Après six ans de pratique, je pense avoir atteint un niveau convenable qui me permet de continuer en individuel. Mes oeuvres sont exécutées au crayon, au pastel sec, pastel gras, peinture acrylique et peinture à l’huile. Mes dessins sont le résultat d’une libre interprétation. Au début je travaillais à partir de photos, d’images, de cartes postales. A un moment j’ai été tenté par le cubisme. Maintenant je tends plus vers l’art abstrait qui demande beaucoup d’inspiration.
Parallèlement à ces deux activités je pratique également de la musique. Je joue au piano et j’interprète des morceaux de la musique traditionnelle mais aussi de la variété française».
Vouloir «rester zen»
Ce n’est point par passion mais, avant tout, pour son plaisir, une immense sensation de «rester zen», en communion avec tous les aspects de son environnement.
«Toutes ces activités ne sont pas des passions mais plutôt des passe-temps. Je me fais plaisir avant tout. Cela me permet de m’exprimer, de me libérer de mes émotions et de passer une bonne retraite.
Pour cette journée du patrimoine organisée par la ville de Le Moule et dont le thème d’aujourd’hui était «l’Art au coeur de la ville», j’ai été sollicité par un des organisateurs qui fait partie de la commission culture. Il savait que je faisais du dessin mais ne connaissait pas mes oeuvres. Il m’a fait confiance et j’espère que je ne l’ai pas déçu. Je lui ai demandé si je pouvais aussi exposer mes livres. Je tiens à signaler que mes dessins exposés n’étaient pas à vendre et c’était un plaisir pour moi de montrer au nombreux public mes réalisations».
Il ne fait aucun doute que sa participation à cette Journée du patrimoine de la ville de Le Moule a contribué à rendre aussi gros le Coeur d’amour symbolisant cette manifestation, installé dans l’espace Wizosky, à l’entrée Est de la ville, en arrivant de Saint-François.
Nous souhaitons à Jocelyn Vercile, encore de nombreuses années de plaisir dans toutes ses activités, lesquelles enrichiront le patrimoine matériel et immatériel de la Guadeloupe.