Kay ka fèt ?

Après le psychiatre José Suédois et son constat grinçant «Nou ka dérayé» en 2012, les parades des groupes à po au son du ka «Wou pwan sans an Nou», l’appel engageant de Luc Reinette aux jeunes de Guadeloupe et les nombreux appels des communistes guadeloupéens, c’est aujourd’hui le cri de colère de Joël Nankin, un homme qui a, une parole. Il s’élève contre l’indifférence des Guadeloupéens face aux graves dangers qui menacent l’existence de notre communauté.
Au vu de l’état de la situation qu’il expose, seuls les irresponsables, les prétentieux, les Harkis de la République française ou ceux de la 5e Colonne peuvent penser qu’en se barricadant dans leur pré-carré, ils pourraient, seuls, porter des solutions aux problèmes du pays.
L’histoire de ces cinquante dernières années de luttes fratricides et de manipulation des masses populaires en Guadeloupe est là pour nous montrer le naufrage de tous les «guérilléros de pacotille» et pour nous rappeler à la raison.
KA POU NOU FE ?
Des voix s’élèvent encore aujourd’hui dans ce journal : celle de Didier Destouches, de Jacob Labeth, de Claudy Chipotel, pas pour faire dans l’incantation, mais pour indiquer les chemins à prendre pour sortir le pays de l’impasse et de l’immobilisme.
Il n’y a pas d’autre voie que celle de s’élever à la compréhension qu’il faut faire ensemble pour le pays dans la transparence, le respect et la vérité.
Pour cela, et c’est la clé du problème : Il faut résoudre la contradiction principale qui oppose les intérêts de la Guadeloupe, pays qui lutte pour son émancipation, à ceux de la France pays colonisateur.
C’est là le point nodal, la ligne de démarcation entre les assujettis à la France impériale et tous les Guadeloupéens qui veulent vivre libre dans une société de progrès.
C’est sur cette ligne où se livre la lutte des classes : idéologique, économique, sociale, culturelle et politique que se joue l’avenir de la Guadeloupe. Chacun doit occuper son poste et jouer son rôle sans prendre des chemins kosyè.
La condition sine qua non pour sauver notre Guadeloupe passe indiscutablement, comme l’a théorisé en son temps, le communiste Rosan Girard, par une révolution culturelle qui signifie un changement de mentalité et de comportement de l’homme guadeloupéen.