Pour un véritable débat politique sur l’avenir du pays Guadeloupe

Il semble être devenu clair pour la grande majorité de notre peuple que le système politique actuel qui régit ses conditions d’existence ne peut plus perdurer. Il lui reste à bien comprendre et définitivement qu’il est marqué du sceau indélébile du colonialisme français responsable d’une putréfaction de notre société qui dure depuis trop longtemps.

Et ce n’est pas la peine d’évoquer ici tous les maux qui la gangrènent tant, ils sont évidents, tant ils sont impactant. Mais ce qui apparaît comme le plus cruel, après l’empoisonnement au chlordécone, c’est que de façon sournoise, nous prenons le chemin de la déstructuration de notre peuple en tant qu’entité.
Le problème majeur, c’est celui démographique auquel nous som-mes aujourd’hui confrontés. La tentative de génocide par substitution et de «caldochisation» de notre peuple entreprise depuis tantôt n’ayant pas aboutie, elle est reprise aujourd’hui par la pression sociale et toutes les manipulations du pouvoir colonial français dont est victime notre jeunesse. Une trop grande partie de celle-ci confrontée à un chômage endémique et donc en absence de vraies perspectives quittent le pays pour aller chercher une meilleure vie ailleurs, tandis que des familles entières venues d’Europe où d’ailleurs trouvent des facilités à s’installer chez nous. (Sans quiproquo, aucun, le militant internationaliste que je suis, affir-me que partout sur notre planète l’homme doit être accepté comme terrien qu’il est, mais qu’en l’occurrence dans notre cas il y a une question vitale d’équilibre).
Il faut une réaction rapide mais élaborée, construite et efficace à cette situation de vieillissement de notre population. Elle est fondamentalement politique. Comme le sont d’ailleurs l’ensemble des problèmes cardinaux qui assaillent notre peuple.
La résolution de tous passe par l’érection d’un pouvoir guadeloupéen sur la voie de la totale décolonisation de notre pays.
Heureusement, un peuple ne peut en assimiler par la force un autre. Le peuple guadeloupéen est différent du peuple français et de tous les autres peuples. L’heure est venue enfin en toute dignité et responsabilité qu’il prenne en main sa propre destinée. C’est devenu une question existentielle d’urgence.
Alors que faire, ou plutôt comment faire ? La longue expérience de notre parti en matière de politique d’union dans laquelle il a été souvent l’initiateur nous commande d’appréhender cette question avec délicatesse.
S’il n’est pas question d’abandonner toute idée d’alliance avec les partis et organisations politiques qui se déclarent anticolonialistes, il convient d’observer une approche différente plus large qui associe toutes les personnes en tant qu’individus militants ou sans parti désireux de s’engager dans le combat libérateur. Les alliances au sommet entre partis et organisations ont montré leurs limites. Leur talon d’Achille reste généralement la méfiance, la prétention au leadership et parfois malheureusement l’anticommunisme.
Il doit s’agir de rassembler toutes les forces vives, favorables au changement qu’elles viennent du milieu politique, social ou économique et culturel et d’organiser un véritable débat partout dans tout le pays sur l’avenir de notre peuple. Un débat fructueux et fécond pour décoloniser les esprits et réaliser des sérieuses avancées.
Il faut espérer que le type de rassemblement tel que le «Bik a pawol nasyonal» tel que le propose le PCG avec partout dans le pays des «Bik» locaux avec la participation de nombreux compatriotes non encartés, mais résolument engagés dans la lutte pour des changements décisifs dans la vie des Guadeloupéens aboutissent victorieusement. Il y va de l’intégrité de notre peuple et de son meilleur avenir.