la Pwofitasyon dans les colonies : Un constat alarmant !

Après l'ascension vertigineuse du prix des carburants à la pompe au début de chaque mois sans justificatif,la vérité est étalée au grand jour sur les prix pratiqués dans les grandes surfaces avec la présentation du2e numéro d'Etudes Ouvrières à l'occasion de la conférence de presse organisée par le LKP le mardi 26 juin.

L e journal, du Bureau d'Etu- des Ouvrières titre en pre- mière page : «Territoires de la pwofitasyon». On peut voir la carte géographique des trois pays concernés, la Guyane, la Guadeloupe et la Martinique avec un caddie de supermarché vide. Selon le Président du Bureau d'Etudes Ouvrières, M. Hilarion Bévis-Surprise, c'est un travail qui a été mené sur les trois dernières colonies françaises. L'île de Marie-Galante pour sa part a bénéficié d'une attention toute particulière car la pwofitasyon dépasse les limites del'entendement. Vingt cinq produits de première nécessité au prix les plus bas ont été sélectionnés pour les besoins de l'étude et l'enquête a été menée dans trois supermarchés : un discount, un Leader Price, et un Carrefour. Les agents bénévoles ont investi les enseignes concernées à la même période, au mois de mai. Il est bon de préciser que l'enquête ne portait pas sur une question de marque mais uniquement sur les prix des pro - duits les moins chers. L'étude révèle que la pwofitasyon conti- nue à faire des ravages dans les porte-monnaies des consommateurs des trois dernières colonies et que, d'un pays à l'autre, il y a des différences notables de prix pour un même produit

. Cette étude permet de démontrer que cela n'est point lié au transport puisque c'est le même bateau qui achemine les produits de ces trois pays. Elle met à nu la trop forte marge bénéficiaire réalisée sur le dos des consommateurs. Pour contrecarrer cette situation, on peut agir à deux niveaux nous livre M. Bévis. Les membres du BEO, dans leur plan d'action, comptent utiliser d'abord les leviers politiques. Tous les représentants du peuple légitimement élus seront interpellés. Le Président du BEO considère que c'est une aubaine pour ces pays qui ont des élus au sein du gouvernement actuel, lesquels connaissent très bien la réalité économique de leurs pays respectifs. Il s'agit bien évidemment de Madame Christiane Taubira, Ministre de la Justice et de Monsieur Victorin Lurel, Ministre des Outre-Mers. Les membres du LKP ont bien l'intention de leur demander de tenir leurs engagements. Ils préconisent de commencer par bloquer les prix des produits de première nécessité car, disent-ils, c'est une chose qui est possible et qui relève uniquement d'une volonté politique. D'autre part, le LKP invite le peuple guadeloupéen à consommer le moins que possible et autrement. Il invite les consommateurs à consommer des produits du terroir qu'il est possible d'avoir moins chers. Pour l'instant, les membres du Bureau d'Etudes Ouvrières sont, disent-ils, au stade de la dénonciation. Ensuite viendra le temps où ils feront des propositions. Les organisateurs sont conscients qu'il y a un travail immense de pédagogie alimentaire à faire pour changer les comportements. LKP a aussi en projet la création d'une cellule de formation et d'éducation populaire. Quelques conférences seront programmées avec les Guadeloupéens et le concours de spécialistes qui leur expliqueront leur comportement face à des besoins. M. Bévis reconnaît que c'est un travail de longue haleine qui nécessitera du temps. Il reste confiant dans l'avenir. Il compte sur l'adhésion d'autres personnes pour gagner ce challenge. Un appel est lancé à tous ceux qui voudront participer aux travaux du BEO.