25e Fstival gwo-ka à Sainte-Anne :«Gwoka ka boula Gwadloup»

L e 25e Festival Gwoka Sentann a ouv er t ses por tes le mardi 10 juillet 2012 au centre culturel de Sainte-Anne.Une édition dont la thématique«Gwoka ka boula Gwadloup» évoque l'ancrage de cette entité dans les entrailles du peuple guadeloupéen.

C ette année verra se succé- der des artistes, des groupes musicaux, of frant à tous, ces traditionnels spectacles de danse, de chants, de chorégra- phie, de jeux, d'expressions culturelles. Mais le festival manquerait à un devoir élémentaire si ne venaient s'y gref fer ces indispen - sables débats qui contribuent à mieux situer l'événement au cœur des réalités sociales du pays ; Le festival faillirait à une de ses missions s'il ne satisfaisait pas à cet indispensable devoir de transmission et c'est là que s'inscrivent «la journée du patrimoine» à Kavannyè et «le festival pou timoun» ; il y a un brin de «bran - ché» avec karatéo ka, Akwa ka gym, Fitness Ka…

Mais par -delà la dimension émi - nemment festive du festival, il s'inscrit bien sûr dans un larel de résistance culturelle en droite ligne de ce qui fonde l'existence du gwoka. Il est donc nécessaire de s'approprier cette dimension si l'on veut accéder à la compréhen - sion des liens qui nourrissent les rapports identité-culture.

Il s'agit bel et bien de poursuivre pour perpétuer dans la ligne tracée par tous ces maîtres du ka, ces défenseurs de notre culture. Il s'a - git là de continuer et d'intensifier cet indispensable travail de valorisation et de sauvegarde de ce qui constitue notre patrimoine. Il s'a - git d'œuvrer, ce faisant, à l'émer- gence d'une conscience identitaire qui constitue le ciment de toute communauté. Le gwoka est donc porteur de liens, fortifie le sens de l'existence du peuple guadeloupéen et participe de son émancipation. Une émancipa- tion ne doit pas être simple référence aux «traces» du passé mais plutôt incruster ses racines dans notre terre pour mieux nous connaître et cons - truire notre avenir.

C'est aussi une capacité de com- prendre le sens des mutations sociales, des progrès scientifiques et technologiques ; une dimension à intégrer les apports parfois brutaux ; une propen - sion à avoir une vision mondiale voire universelle de la culture.

Ce festival, 25 ans après la pre- mière édition, pourrait ressentir quelques signes d'essoufflement tant il a brassé des genres. Son second souffle nécessite certainement qu'il rebondisse, qu'il réagisse aux réalités sociales, économiques, environnementales du jour. Ces indispensables réflexions pourraient contribuer à situer le festival à l'initiative d'ambitions nouvelles. Que vive le 25eFestival Gwoka pou métérèpriz an boula-la.