Le Syvade : un demi-siècle déjàgères
Les 21 et 22 décembre 2023, le Syvade a soufflé ses cinquante bougies. C’est en 1973, qu’a vu le jour, le Syndicat intercommunal des ordures ménagères (Sictom ) de la Gabarre, présidé par Daniel Géniès qui s’occupait des ordures de la ville de Pointe-à-Pitre, des Abymes et un peu plus tard, le Gosier et Baie-Mahault sont venues les rejoindre.
Dans les années 1990, M. Edouard Bénito Espinal faisait son entrée en qualité de responsable du domaine de l’environnement. Les orientations préconisées par ses soins n’étaient pas respectées, parce que la décharge avait déjà un mode de fonctionnement. Pour mémoire, la décharge intercommunale a été érigée sur la forêt marécageuse et sur une partie de la mangrove, ce qui causait un problème de pollution. La base de la décharge reposait directement sur le sol, il n’y avait pas encore de plastique de protection pour empêcher l’infiltration de l’eau au fond de la mangrove et de la forêt marécageuse.
S’agissant du tri des déchets, le spécialiste de l’environnement avait donné une certaine orientation en recommandant des bacs différents, pour les ordures ménagères, les ordures biologiques, les produits pharmaceutiques et les métaux… Il y avait de gros problèmes de pollution à cause des incendies de la décharge.
Les ordures étaient jetées sur une plateforme puis elles étaient recouvertes à l’aide de tuf, ce qui produisait une fermentation méthanique
. Des incendies duraient plusieurs jours, cela posait aussi des problèmes à l’environnement. En fonction de la circulation du vent, certaines personnes qui habitaient dans la zone, comme Grand-Camp, le Raizet, avaient du mal à respirer.
Le système d’exploitation de la décharge n’était pas conforme, les responsables ont géré comme ils le pouvaient. Aujourd’hui, la décharge fonctionne dans de meilleures conditions parce qu’il y a au fond un revêtement plastique, de sorte que l’eau et le gaz sont récupérés de façon correcte.
A la même période, il y avait en projet la construction d’une usine d’incinération sur la zone de la décharge actuelle. Ce projet a changé, a évolué, mais n’a jamais vu le jour à cause de difficultés financières, puis il a disparu.
Au niveau du Sictom, il y a eu la construction de la première déchetterie de la Guadeloupe, devenue aujourd’hui déchetterie Edouard Benito-Espinal. Avec le concours de l’Adem et d’autres ingénieurs, la décharge a été créée grâce à une méthode scientifique, qui reposait sur des pneus, car c’est une zone mouvante.
Il ne faut pas perdre de vue que cette décharge de la Gabarre est à proximité de la piste de l’aéroport du Raizet et que les ordures ne devaient pas dépasser la hauteur des arbres de la forêt marécageuse qui se trouvaient autour.
C’est après le départ de Daniel Gèniès et avec le nouveau président Michel Rinçon, qu’a été créé le Syvade, qui poursuit son développement. Aujourd’hui la décharge fonctionne dans les normes.
Pour ses 50 ans, l’actuel président, Dominique Biras a organisé un Forum qui s’est déroulé au Mémorial ACTe.
Le Syvade poursuit son développement avec un nouveau modèle économique qui passe par la construction future, d’une ferme solaire, d’une usine de Combustible solide de récupération (CSR) et d’une usine de méthanisation.
Des projets sont en cours pour l’île de Marie-Galante. Aussi, le président Biras plaide pour une valorisation du CSR de manière à ce que la population guadeloupéenne puisse bénéficier de ses retombées financières. C’est le sens de l’interpellation de ses partenaires et des élus locaux
.
Selon le président Biras, le Syvade est en équilibre financier et il a une créance de 48 millions d’euros à recouvrer, ce qui lui permettra de parfaire ses projets.s