Violence contre les femmes

Une nouvelle fois,ces dernières semaines,une succession de violences a frappé des femmes,jusqu'à la mort.

D epuis plus d'une dizaine d'années, on constate une recrudescence de la violence qui n'épargne pas la Guadeloupe. Nombre de rela- tions sociales en sont contaminées. La peur s'installe…

En tant que femmes, nous ne voulons pas ignorer l'ampleur du phénomène, mais nous voulons mettre l'accent sur les violences dans le cadre du couple ou de la famille. En ef fet, on pourrait espérer que le cadre familial soit un refuge contre toute cette vio - lence dans la rue, sur la route, voire au travail ou à l'école.

Or, la violence conjugale existe dans tous les milieux sociaux, à tous les âges. Depuis des années, des actions sont menées pouralerter , essayer d'informer sur le phénomène, changer le regard de la société. La loi existe, elle s'est considérablement durcie ; mais, c'est toujours difficile pour les victimes d'arriver à la mettre en action car, il faut porter plainte et, bien sûr , présenter des preuves… Souvent, les femmes subissent en silence pendant longtemps, et les autorités ne réagissent qu'après l'irréparable.

Le couple et la famille sont en principe fondés sur l'amour et permettent de se (re dans la confiance et l'estime mutuelles. Mais c'est justement dans ce cadre que les exigences et les frustrations s'expriment, souvent dans leur aspect «brut», sans la moindre réflexion, sans tenir compte de l'autre. On a l'impression que certains ne peuvent contrôler leurs pulsions.

Il faut le dire et le redire, le «crime passionnel», ce n'est pas un trop-plein d'amour : c'est la négation de la personne aimée, au nom de l'idée qu'on s'en fait. D'autant plus que cette dernière série de crimes a été commise par des hommes contre leur «ex», après la rupture : on ne peut pas montrer plus clairement qu'on est incapable de respecter la liberté de l'autre…

Dans les familles, dans les grou- pes d'amis, il faut dénoncer ces actes odieux. Ils ne doivent pas être banalisés. On ne doit pas accepter les violences. Les femmes victimes ont besoin qu'on leur dise qu'elles ne sont pas coupables. Les hommes violents ne doivent pas être encouragés dans leurs justifications par les parents et les amis. On ne leur rend pas service. C'est dif ficile d'intervenir . Toutefois, on peut toujours conseiller aux femmes comme aux hommes de s'adresser à des professionnels du conseil conjugal ou de la média - tion qui permettront, peut-être, de rétablir une communication ou au moins d'exprimer la violence des sentiments par des mots plutôt que par des actes irréparables…