POUR UN SURSAUT SALVATEUR

Ce pays Guadeloupe est le nôtre. Il nous a été légué par nos ancêtres qui l'ont ensemencé de leur sueur et de leur sang. Aujourd'hui, il nous échappe. Il sera perdu à jamais si nous n'avons pas maintenant un sursaut salvateur. Si nous attendons plus longtemps, si nous laissons faire plus longtemps, alors, il sera trop tard quand nous voudrons nous le réapproprier par des moyens apaisés. Nous serons littérale - ment dépouillés, spectateurs étrangers dans notre propre pays.

Qu'adviendra-t-il alors de nos enfants ? Il ne leur restera que la révolte pour exister sur leur propre terre !

Nous nous inquiétons beaucoup pour l'avenir et nous voudrions que nos compatriotes, que les jeunes, surtout, comprennent qu'il est de notre responsabilité d'œuvrer pour éviter les drames qui surviennent déjà, mais qui s'intensifieront si nous persistons dans notre passivité, notre lais - ser-aller, notre l aisser-faire. Nous voudrions qu'ils comprennent qu'il est de notre devoir à nous et à nous seuls, de bâtir notre pays dans l'intérêt de notre peuple.

Nous devons d'abord sauve- garder notre Guadeloupe pour nos enfants. Arrêtons de la bra- der, de la céder aux plus offrants ! Nous devons ensuite être acteurs de son développement. Retroussons-nous les manches, recommençons à tra - vailler, réinvestissons tous les secteurs d'activités que nous avons laissés à d'autres ! Soyons les bâtisseurs, mais aussi les propriétaires chez nous. Arrêtons d'être ceux qui ne bénéficient que des miettes et qui s'en accommodent.

Nous nous convions à l'éléva- tion à une claire conscience de nous-mêmes.

Nous vous appelons à un tra- vail sur nous-mêmes, à un tra- vail de remise en cause denous-mêmes.

Nous vous exhortons à une quête constante de la confian- ce en nous, de la dignité, de la responsabilité. Alors, nous retro- uverons nos capacités créatrices et nous arriverons à la compréhension que nous sommes des hommes et des femmes comme tous les autres hommes et fem- mes dans le monde, capables de nous assumer et de prendre toute notre place, d'abord dans notre pays, mais aussi dans le concert des peuples.