LA CAMPAGNE SUCRIÈRE 2012 Bilan et perspectives

C'est une réalité.Chaque année,depuis plusieurs décennies,le démarrage de la récolte de la canne à sucre rencontre de grosses difficultés.

O n est bien loin du temps où le début de cette activité coïncidait, à quelques jours près, avec l'arrivée de la nouvelle année civile, c'est-à-dire en janvier et se poursuivait jusqu'au mois de juillet. Nous ne remonterons pas jusqu'à l'époque des moulins pour broyer la canne, tournés par les esclaves, par les animaux ou par le vent. Nous rappellerons cependant que, jusqu'à la fin des années 1960, les usines à sucre dans l'archipel guadeloupéen, se comptaient par dizaines. Ouvriers agricoles et industriels, petits planteurs, ont été exploités par ceux qui détenaient et l'usine et le foncier agricole ce qui leur a permis d'assurer leurs richesses localement, en Europe ou ailleurs, de générations en générations. Au fil du temps, fort heureuse- ment, les travailleurs guadelou- péens ont pu s'organiser. Il est incontestable que dans ce combat, les Communistes, dès 1944 plus particulièrement, ont été au premier plan. La Guadeloupe a connu plusieurs grèves dans ce domaine, ce qui s'est traduit par des avancées significatives, il est vrai, au prix de sang versé et de vies humaines. C'est la constante d'ailleurs dans une situation de domination coloniale. Depuis plusieurs décennies, cette production régresse et de façon de plus en plus inquiétante. Les raisons sont très diverses mais il faut se rappeler qu'à la base, a été la volonté du Gouvernement de privilégier la culture de la betterave à sucre. La récolte 2012 n'a pas donné les résultats escomptés. Elle se traduit par :

En formulant l'hypothèse que toutes les conditions se réunissent pour la campagne 2013, conditions climatiques et dialogue social constructif, les responsables de la filière ne prévoient pas une sensible amélioration de la situation. L'heure ne peut être cependant au découragement chez tous ceux qui tirent péniblement leurs revenus de la filière canne. Cette culture qui, avec la banane, a toujours constitué l'une des mamelles de la Guadeloupe, doit perdurer pour bâtir la Guadeloupe de demain, celle qui aura choisi, le moment venu, d'assumer son émancipation. Sans pour autant renoncer à la lutte de classes, planteurs et ouvriers doivent être plus que jamais solidaires pour continuer le combat, mais, en bonne intelligence. Il s ne doivent pas perd - re de vue que l'Etat n'hésitera pas à avancer le niveau, certes important, des subventions et aides versées, pour se désen- gager, oubliant cyniquement son obligation à réparation, après plusieurs siècles d'esclavage, de colonisation et depaupérisation. Gageons que tous les partenaires se retrouveront, avant la fin de l'année 2012, pour mettre en place la récolte 2013.