EPANDAGE AERIEN : L'ETAT FRANÇAIS NOUS EMPOISONNE

Il n'y a plus aucun doute aujourd'hui. L'Etat français poursuit, sans état d'âme, son plan machiavélique d'empoisonnement des Guadeloupéens.Car, comment expliquer, après le crime irréparable perpétré avec le chlordécone, que les représen- tants de cet Etat : élus, hauts fonc- tionnaires et ministres du gouvernement, associés aux pwofitan de la banane, s'acharnent à nous arroser avec un autre produit encore plus toxique, plus dange - reux pour l'homme et l'environ - nement : le banole ?

Comme dans toutes les affaires de grand banditisme, ils ont recours au mensonge, au chantage et à la force. Ils mentent en disant que le produit n'est pas dangereux alors que tous les spécialistes, les chimistes qui ont travaillé sur les molécules incriminées affirment et démontrent le contraire.

Ils mentent encore quand ils veu- lent imposer l'idée qu'en dehors de l'épandage aérien il n'y a pas d'autres techniques pour lutter contre la cercosporiose de la banane. Ils savent bien que dans d'autres pays concernés par ce fléau et notam- ment aux Comores, la bataille cont- re cette maladie qui frappe les bana- neraies a été gagnée grâce à l'introduction de nouvelles variétés de bananes plus résistantes. La produc- tion de banane a pratiquement doublé après la maîtrise de l'infestation.

Ils se livrent à un chantage éco - nomique insolent quand ils lais - sent entendre que l'opposition à l'épandage va entraîner la dispari- tion de la banane en Guadeloupe. Alors qu'en vérité c'est l'ouverture du marché de la banane dans le cadre de l'Organisation Mondiale du Commerce, conjuguée à la libéralisation des échanges au sein de l'Union Européenne qu'ils défendent, qui menace la bananeGuadeloupe.

Ils mobilisent et usent de la puis- sance institutionnelle pour cont- rer les associations qui défendent la santé et l'environnement y compris les instances judiciaires qui disent le droit. C'est cet engagement de l'Etat au service des prédateurs qui motive la démarche du Préfet de Guadeloupe aujourd'hui.

Au mépris de la vie des hommes et de la préservation de l'environnement et sous la couverture du gouvernement, il procède à une modification de l'arrêté sanctionné, en supprimant le banole de la liste des adjuvants autorisés et en introduisant un recours pour demander de mettre fin à la suspension d'empoisonner.

Cette position exprime très claire- ment que nous sommes face à une situation de rupture morale des autorités de l'Etat français. Elle ne nous laisse pas d'autre alternative que la défense de notre vie.

C'est ce chemin que les différen- tes prises de position, après les déclarations des représentants du pouvoir, est en train de baliser et dans lequel nous invitons les Guadeloupéens à s'engager.