L'austérité : Le pire des remèdes

Alors que le monde compte 30 millions de chômeurs de plus qu'av ant le début de la crise, il y a quatre ans,et que l'Europe s'enfonce dans la récession, les gouver- nements nationaux et les institutions supr anationa- les \(FMI, Banque Mondiale,Union Européenne,...) ne ces - sent de vouloir appliquer une politique d'austéritépour r emettre l'économie sur les rails.

C ette politique est pourtant vouée à l'échec comme le prouve la situation de cer - tains pays de la zone Euro. Malgré des cures d'austérité successives, ni le Portugal, ni l'Espagne et encore moins la Grèce, ne semblent sortir de la crise. La Grèce, par exemple, traverse sa cinquième année de récession et le taux de chômage s'élève à 25,1%, contre 17,8% il y a un an.

Le remède pour régler le problè- me de la dette est pire que le mal... En effet, les politiques d'austérité appliquées en Europe ont pour effets directs, une réduction du pouvoir d'a - chat de part les restrictions salariales, voire les baisses de salaire, l'activité économique ralentit et le chômage explose ainsi que la pauvreté. Elle entraîne aussi une diminution des recettes fiscales. Résultat, ce que les gouvernements espéraient gagner en réduisant les dépenses (moins de fonctionnaires, réductions des prestations sociales,...\ dent par une absence de recet - tes nouvelles, et les déficits ne se réduisent pas. Du coup, il faut aller plus loin et la spirale infer - nale et absurde est lancée.

Ainsi, le budget et les «ef forts» présentés par le Président socia- liste François Hollande risque, à l'instar de la politique menée en Grande Bretagne ou en Italie, de placer l'économie française en récession et d'accélérer la hausse du chômage.

Depuis déjà quelque temps, les populations du Portugal, d'Espagne et de Grèce manifes- tent leur exaspération. Ce mou- vement semble gagner de l'am- pleur : en Grande Bretagne, en Allemagne des conflits sociaux éclatent, de moins en moins de salariés acceptent les choix impo- sés par les gouvernements. En France aussi la mobilisation anti- austérité grandit. De nombreux économistes, dont les prix Nobel Amartya Sen et Joseph Stiglitz dénoncent les mesures d'austérité. Le président de L'Organi- sation Internationale du Travail lors de son intervention à un sommet du FMI, a plaidé pour une pause dans ces politiques. Il est même des voix au FMI qui préconisent d'allonger les délais pour le retour aux équilibres budgétaires.

Les signes de difficultés s'accu- mulent pour les peuples alors que les banques, premières responsables de la crise de 2008, renouent avec les bénéfices. Les actionnaires et les patrons des multinationales se remplissent les poches sur le dos des popula- tions et ne sont pas inquiétés par des mesures qui visent en priorité la réduction des dépenses d'État et qui ne vont pas chercher l'argent là où il est vraiment. En France, le signal donné par François Hollande et son Premier minis- tre Jean-Marc A yrault est plus celui d'une capitulation devant le pouvoir du capi tal que celui d'un changement, fût- il à la marge, du système.