Lancement du salon du livre de Pointe-à-Pitre édition 2012

O n prétend que la liberté et la connaissance s'ac- quièrent engrande par- tie par la lecture, on dit aussi dans le pays, que les Guadeloupéens n'aiment pas lire, que c'est un peuple d'oralité. Pourtant, ce ne sont pas les initiatives qui manquent. Le déferlement des moyens de communication en tous genres ne facilitera pas les choses; même les journaux ont du mal à résister. On est en droit de se demander si l'avenir du livre, sous forme de support papier, n'est pas hypothéqué.

La ville de Pointe-à-Pitre, placée sous l'emblème d'arts et d'histoire, a tenu, en dépit de toutes ces considérations, à organiser son salon du livre du 17 au 20 octobre 2012, ce qui contribuera à aider les gens à se réapproprier cet outil du savoir .

Le mercredi 17 octobre, sous les coups de 17 heures, c'était le lancement du Salon du livre au Pavillon de la ville, place de la Victoire, dans un lieu hautement historique. Le thème choisi est : «Mon livre… Mes lectures…», ce qui suppose un rendez-vous régulier avec son livre préféré, avec ses lectures choisies. Il est important de souligner que cette édition 2012 a pour marraine Mme Gisèle Pineau, écrivaine.

Le public, venu nombreux, était au rendez-vous de l'évè- nement et suivait, avec attention, la mise en espace d'une pièce musico-théâtrale présentée par l'association«T extes en Paroles», dans le cadre du projet «Ecritures d'Iles», cofinancé par le FEDER. La pièce «Maudit cas de Jacques» de Emmanuel Vilsaint, avec le concours de Jocelyn Ménard à l'instrumental, relate la vie d'un jeune hatien, six mois après le désast- reux séisme du 12 janvier 2010, en Haïti. Pour sub venir à ses besoins, cet étudiant décide de se prostituer . Pour se faire, il se travestit en se donnant à des hommes sur les trottoirs de Port-au-Prince. Les choses se compliquent quand il se fait violer par son propre maquereau, un fervent allié du pouvoir en place. Entre la raison du plus fort et les malheurs de ce vilain métier du monde, une question surgit, à savoir si Jacques arrivera à sauver sa vraie identité. Pour connaître la réponse, il faut avoir vu la pièce. Manifesteme nt, le public a été conquis !

Le Salon du livre se poursuit dans les différents points de la ville, tels que le Centre Culturel Rémy Nainsouta, le Bach de Chanzy, la base de Kanoë Kayak et la médiathèque.

A l'étage du Pavillon de Pointe- à-Pitre, il y a un espace barécoute où les gens pourront lire des albums à haute voix. Il y a aussi la ronde des signatures, un espace causeries, des exposi - tions de photos et une odyssée nocturne sera organisée. C'està-dire que des textes qui ont un rapport avec la ville, seront lus sur un parcours et enfin, l'hap - pening, qui consiste pour les plasticiens, à dessiner durant la lecture d'un texte.

T out un programme culturel ouvert à tout le monde. D'autres communes emboîteront certainement le pas pour réconcilier les Guadeloupéens et la lecture.