Hommage à Ernest Carindo

Le mercredi 14 novembre dernier les membres de la famille,entourés des militants communistes et de nombreux Mornaliens et Guadeloupéens ont accompagné,le vétéran communiste Ernest Carindo à dans sa dernière demeure.

C alindo, comme certains de nous l'appelaient affectueusement, est parti à l'âge de 81 ans après une vie bien remplie. Dans l'hommage que lui a rendu la camarade Maude Landou, au nom de la Section communiste de Morne-à-l'Eau, elle a rappelé : «Le camarade Carindo était un vritablepluriactif. Il a été charpentier , menuisier , maçon, exploitant agricole. Il aimait par - dessus tout, cultiver son jardin créole pour sa propre consom - mation, mais aussi pour vendre des produits frais du terroir à son entourage. Il avait l'esprit de famille. Avec sa tendre épouse Lili, sa complice de tous les jours, qu'il aimait tant, il a eu huit enfants, tous très liés à leur père. Il les adorait et les aidait à se réaliser dans la vie, dans la mesure de ses modestesmoyens. Homme d'engagement et doté d'une solide conviction poli- tique, associative et communautaire, Ernest Carindo a été : membre-fondateur de la Section communiste de Morneà-l'Eau et de la Cellule Frédéric Carindo en hommage à son frère comme lui, militant Communiste cellule qui se réunissait à son domicile le 1er ou 2ejeudi du mois. Ernest Carindo a été de tous les combats politiques de la dernière période à Morne-à'Eau avant que la maladie en décide autrement. L'homme n'était pas connu seulement sur le plan poli - tique, il a aussi été : - Membre-Fondateur et diri- geant pendant de longues années du Comité de Quartier Brion, Lorger, Lebraire, - Croyant et Catholique, Ernest faisait partie de la Petite Communauté Religieuse deLebraire. - Membre-Fondateur du Club «La Rose des aînés», il en a été durant plusieurs années leT résorier à la grande satisfaction de ses pairs. Elle a terminé son hommage avec ces paroles qui permettent de prendre toute la dimension de l'homme qui nous a laissé Le camarade Ernest Carindo que nous portons en terre ce mercre - di 14 novembre 2012 était : Un bon vivant, mais un homme juste, rempli de sagesse et d'hu mour , gentil et humble. Il était celui qui ramenait dans un grou- pe, la paix, la concorde, l'unité et la cohésion, même dans les débats les plus houleux. C'était un homme qui plaçait l'humain et les relations humai- nes au centre de toutes ses préoccupations. Il répétait souvent en famille et à qui voulait l'entendre : «An sé an Kominist é an ké mo Kominist». Il a tenu sa promesse !
Fos é kouraj pou fammi-la !

Maud Landou

Après cet hommage de la terre natale, il appartenait au camara - de Edouard Francietta, secrétaire du Comité Central de prononcer l'hommage au nom de la Direction du Parti à ce vétéran.

UN GUERRIER EST TOMBÉ DE L'ARBRE
«Notre camarade Ernest Carindo était de cette race de militant de la premiè - re heure épris des idées de justice, de solidarité et un combattant résolu de la lutte pour changer la vie des défa - vorisés de ce pays...

Ernest Carindo a été aux côtés de ses camarades de Morne à l'Eau et de ses compagnons illustres comme : Rosan Girard, Amédée Fengarol, Gerty Archimède, Pierre Justin pour ne citer que ceux-là, de tous les com - bats à Morne à l'Eau et en Guadeloupe pour défendre les ouvriers, les femmes, les paysans. Son premier combat avec les commu - nistes c'est la lutte acharnée pour la défense des droits des travailleurs et des démunies de ce pays. C'est la lutte pour la mise en place de la sécurité sociale en Guadeloupe, la retraite des vieux, des droits sociaux que nous connaissons aujourd'hui. C'est le combat sans relâche contre les possédants qui exploitent de manière éhonté les travailleurs.

C'est la lutte contre la fraude électo- rale, une arme utilisée, par le pouvoir colonial et ses sbires contre les orga- nisations des travailleurs et particulièrement le Parti communiste. Militant d'une grande sagesse, infatigable, son Parti était sa seconde famille. Cette maison, sa maison familiale, Ernest en avait fait aussi, celle des communistes. C'était un lieu de réunions et de manifestations, un lieu de rallie - ment par excellence.

Dans les moments dif ficiles, il a tenu la maison communiste, et comme pour nous rassurer , il nous disait «sé ti moun la tienn fo». Il avait un contact facile avec les gens de son quartier et de Morne à l'Eau. Homme de terrain, il nous a enseigné qu'une bataille politique, électorale se gagne dans et avec la population. Ernest Carindo a été une cheville ouvrière de la conquête de la mai- rie de Morne à l'Eau par les com- munistes en 1995 avec notre camarade Julien Chovino.

Nous lui rendons hommage pour son combat au service des Guadeloupéens, pour sa fidélité et son attachement à la classe ouvrière et à son Parti. Tout cela, il a pu le faire grâce au soutien de sa famille, de sa femme, de ses enfants et de ses proches auxquels nous adressons notre profonde sympathie et le soutien inébranlable du Parti Communiste Guadeloupéen.

Les militants du Parti s'engagent à continuer le noble combat que tu as mené toute ta vie. Repose en paix noble guerrier, repose en paix camarade ! Le guerrier est tombé de l'arbre où il était en vigie. Au pied de l'arbre se lèveront d'autres soldats de la révolution !».

Edouard Francietta