Budget des “Dom” +5% d’augmentation et après ?

L ' ensemble de la presse et des parlementaires de «l'Outre- mer» tresse de couronnes de fleurs au Ministre de l'outre-mer , Victorin Lurel après le vote à la quasiunanimité de son premier budget.

Le Ministre lui-même n'est pas en reste de compliments en déclarant que «le budget est bon, le meilleur du gouvernement». Soit, rendons justice au Ministre. Il a été pugnace et a gagné son arbitrage en arra- chant + de 5% d'augmentation par rap- port au budget de 2012, celui précisément de sa «rivale», renvoyée au pays.

Mais, passé ce satisfécit et en se repla- çant dans le contexte plus dégradé en «Outre-mer» qu'en France, cette aug- mentation de 5% fait-elle de ce bud - get un outil financier en mesure d'in- verser les tendances lourdes qui entraînent inéluctablement les socié - tés «Outre-mer» vers l'abîme ?

L'analyse objective de la ventilation des grandes masses de ce budget montre que non. Il n'y a vraiment aucune mesure novatrice qui annonce une rupture avec les politiques passées.

On ne voit pas une amorce d'un engage- ment déterminé dans le domaine du développement productif, de valorisation des ressources naturelles de ces territoires.

L'essentiel des crédits iront sur les mêmes lignes qui n'ont guère donné des résul- tats dans la lutte contre le chômage de masse, le recul de la production agricole, la détérioration de l'environnement, la dégradation sociale.

Une fois encore on fait la part belle aux exonérations des charges patronales, on se remet à la défiscalisation.

Nous ne faisons aucun procès d'intention, nous ne spéculons pas sur un échec du Ministre des «Outre-mer».

Nous sommes trop conscients de la gravi- té des problèmes à résoudre et surtout nous voulons vraiment voir s'améliorer les conditions de vie de nos compatriotes.

V oilà pourquoi nous ne pouvons pas nous contenter de l'écume et nous laisser bercer par les illusions que le Président de République et le Ministre de «l'Outre-mer» veillent sur nous, nous pouvons dormir tranquille.

Non, il n'y aura aucun changement péren- ne et de fond si on ne se dépêche pas à mettre sur la table ces deux problèmes de fond : un nouveau modèle de développement économique et une nouvelle gou - vernance domiciliant un véritable pouvoir en Guadeloupe.

Ces deux questions étaient absentes du débat budgétaire à l'Assemblée Nationale et au Sénat.