«Le destin des Outre-Mer appartient aux Ultramarins»: François Hollande

L'aveu est trop important pour donner la priorité dans notre analyse à l'emballage, aux mots et aux concepts inventés pour tenter de gommer le réel, arrêter lecours de l'histoire. Comme un boomerang, la réalité, têtue, leur pète entre les lèvres, confond lesémasculés de la pensée. Peu importe sur ce coup-là, que le Président français ait employé des termesimpropres, en parlant «des outre-mer»,des «ultramarins» pour parler de notrepays et de notre peuple. Nous savons, nous, et François Hollande le sait lui aussi, que nous formons un peupleet que la Guadeloupe est notre pays. Ce que nous retenons et qui est l'essen tiel, c'est que le Président de laRépublique française, devant les élusréunis en congrès, a fait appel à un prin cipe du droit des nations à choisir libre ment leur destin, pour délivrer un mes sage qui veut secouer les cocotiers et quiannonce clairement l'ouverture d'unenouvelle ère dans les relations de laFrance avec ses dernières colonies. L'assimilation a vécu, nous le démontrons depuis 1958. Voici venu le temps desresponsabilités. C'est fini le temps d'allermanger au banquet des autres. Les «élus ultramarins» qui ont fait le déplacement pour recevoir l'assurance que la France, la «Mama» allait continuer à financer leur «spécificité» ontils compris que le temps de la danse du ventre estrévolu, terminé, enterré pour de bon ? Leur silence est inquiétant, leur gène est palpable, visible, car la douche était froide.Il n'y a pas bien longtemps, ils avaientaccusé Nicolas Sarkozy de nourrir l'inten tion de larguer la Guadeloupe lorsque,comme vient de le faire Hollande, il nousavait appelé à bâtir notre destin. Qui peut avoir peur de nous-mêmes ? Certainement pas ceux qui ont conscienceque nous formons une communauté dedestin. Nous sommes un peuple, unenation ayant vocation à nous administrer nous-mêmes, dans des rapports de coopé ration et d'égalité avec tous les autres peuples, et bien entendu, avec le peuplefrançais sans aucune subordination. Au fond, le Président François Hollande défonce une porte que nous avons ouverte depuis bien longtemps. Avec lui ou sans lui, nous assumerons notre destin de peuple. Déjà, des bruits de bottes se font enten dre du côté de Basse-Terre, un congrès seprépare, dit-on. Attention à une nouvelleembrouille destinée à reculer encore unefois l'échéance. Agissons avec méthode et détermination pour que ça change vraiment.