Centenaire de Eugène Irénée Talis dit René

Le samedi 17 novembre 2012, au réfectoire de Valette,commune de Sainte- Anne, c'était l'anniversaire de notre camar ade Talis Eugène Irénée dit René,âgé de cent ans.

C ent ans déjà se sont écoulés sous le regard attentif de René qui a traversé les époques et les générations tout en portant sa pierre à l'édifica - tion de son pays.

Après Grandisson Turenne, aujourd'hui âgé de 102 ans, c'est au tour de notre camarade René Talis de rejoindre le plus grand club des aînés de la commune ou mieux, de la Guadeloupe. Ces centenaires font partie du patri - moine historique de la ville.

La cérémonie a commencé par une messe célébrée par le père Francis devant plus d'une centaine d'invités.

Ensuite, la cérémonie religieuse a fait place à la cérémonie civile où les participants ont eu droit à plusieurs interventions.

René Talis est sixième d'une fra- trie de treize enfants, il a dû met - tre un terme à sa scolarité pour garder les derniers nés de la famille. A partir de 12 ans, il attachait déjà les bœufs, les attelait à la charrette, aidait son père aux travaux des champs. A 16 ans, il décide de se lancer dans l'apprentissage du métier de maçon. Au cours de sa longue carrière professionnelle, il sillonna dans tous les sens, les routes de la Guadeloupe. René Talis, construisait des tombes et caveaux, des maisons, des écoles, des trottoirs, des clôtures etc.

Devenu plus tard petit entrepre- neur, il respectait ses fournisseurs, ses ouvriers et ses apprentis. C'est un homme d'honneur qui a toujours respecté la parole donnée.

T ravailleur infatigable, il menait parallèlement à son métier de maçon, une activité de cultiva- teur. Au cours de la période du«T emps Sorin», des années 1940 à 1943, les matériaux de cons- truction étaient introuvables sur le marché guadeloupéen, il fut obligé d'aller travailler à l'usine de Courcelles implantée sur le territoire de la com - mune de Sainte-Anne, comme manutentionnaire. Au mois de juillet 1937, il fait la rencontre de Osange Gane Antonine qui allait devenir sa femme deux ans plus tard. De cette union naquit un fils,Dunières.

Militant communiste de base, René diffusa pendant plus de trente ans le journal l'Etincelle, l'organe central du Parti Communiste Guadeloupéen. Une des huit cellules de la Section Communiste de Sainte-Anne se réunissait à son domicile.

Doté d'une santé hors du com- mun, il a su la protéger, la conserver en bon état en menant une vie simple. Une nourriture à base de produits locaux, un optimisme débordant, une bonne humeur permanente, la foi en l'avenir et une pratique quotidienne du vélo, telles, sont entre autres ses potions magiques qui lui assurent cet air de gaillard.

Aujourd'hui, la joie et la satis- faction de René c'est de se rendre compte que l'amour qu'il a donné à sa famille n'a pas été vain. (Propos tirés en partie de l'intervention de son fils Dunières Talis)