30 NOVEMBRE 2 DÉCEMBRE 2012 XIXeCONGRES DU PARTI COMMUNISTE PORTUGAIS Entretien avec son Secrétaire Général Jeronimo de Sousa suite et fin

La question qui se pose est si cette politique proposée par leParti est possible dans le systèmedans lequel nous vivons ?
J.S : Dans le cadre de ce système socioéconomique non. Mais dansle cadre du régime démocratiqueconsacré par la Constitution de laRépublique, oui, c'est possible. Dans nos propositions, nousconsidérons qu'il est impossiblede construire une alternativepatriotique et de gauche sansruptures : rupture avec ce pacted'agression (le pacte FMIUEBCE), qui martyrise le peupleportugais ; rupture avec cette intégration européenne ; rupture avec cette alternance sansalternative ; rupture avec lespolitiques de droite.Et ce n'est pas la peine depenser qu'une véritable alter native est possible seulement en aménageant le pacte d'agression, en s'accommodantde ces politiques de droite, decette intégration européenne et de ses conceptions fédéralistes et néo-libérales, domi née par un directoire desgrandes puissances.Et cette voie passe-t-elle, oui ou non, par une révolution ?
J.S : Je n'aime pas répondre à une question par une autrequestion, mais tout d'abord ilfaut savoir ce que l'on entendpar révolution. Le parti, enmême temps qu'il reconnaîtles lois générales du processusrévolutionnaire, notammentcelles qui ont trait au rôle dela classe ouvrière, de la lutte de masses, du parti, du pou voir, de la propriété, a formulé il y a longtemps la thèseselon laquelle il ne peut yavoir de modèle de révolutionet de socialisme.Regardons l'originalité de la révolution d'Avril. Marx etLénine ne l'ont pas théorisée,elle est le fruit de la réalitéconcrète de notre pays, de lalutte et des analyses de ce parti communiste et, en ce sens, en ayant en tête dansnotre action et dans notre lutte la révolution et la transformation, nous pensons que les questions concrètes de l'édification de la nouvelle socié té et de la conquête du pou voir ne s'exportent pas et nese copient pas, mais serontconstruites selon les situationsconcrètes de chaque pays.Et pour la révolution, nouspourrions utiliser l'image quenous utilisions encore il y apeu : elle n'est pas au coin dela rue mais il y a une voie àsuivre au-delà du coin de cetterue. Qu'est-ce que, dans laconception léniniste, unerévolution sinon un vigoureuxmouvement de masses ?Nous sommes aujourd'hui dans une situation très diffici le et ceux qui ne s'en inquiètent pas ne sont juste pas dansle coup. Nous sommes la seule force qui affirme comme principe que, à côté de gravespérils il existe de grandespotentialités. C'est une thèsecentrale que nous avançons,tant au plan internationalque, et que nous mettonsbeaucoup en avant.
Renforcer le Parti, à tous les niveaux, apparaît comme unequestion centrale. Quel bilansera présenté au congrès à ce sujet ?
J.S : On va souligner la responsa bilisation et la formation denouveaux cadres, l'existence de 5800 nouveaux militants ; le renforcement de l'organisation etde l'engagement aux côtés de laclasse ouvrière et des travailleurs; la réalisation de 500 assembléesd'organisation, tout cela fournitla preuve d'un Parti vivant, qui connaît certes des difficultés etdes insuf fisances, mais avec a un travail, une action et une impli cation d'une grande valeur. La pierre angulaire sera cer tainement le renfort de l'ac tion, de l'intervention et del'organisation au sein de la classe ouvrière et des travailleurs. C'est peut-être letravail le plus dif ficile, si on prend en compte par exemple le nombre de chômeurs et deprécaires, mais c'est aussi letravail le plus important. Pource Parti Communiste, son lienprofond avec les travailleursest un élément au cœur de saraison d'être et la raison quinous pousse à lutter .