Lamentable constat : Un projet de société mort-né pour la Guadeloupe

Le 24 juin 2009, les élus guadelou péens décident de l'élaboration d'unProjet de société pour la Guadeloupe. Au congrès de décembre 2010, ils fixentles limites de leur Projet, précisant quetoute évolution institutionnelle se feradans le cadre de l'article 73 de laConstitution française.Fustigeant toute autre position d'élus, de la Gauche alternative ou de Partis politiques, tel le Parti Communiste Guadeloupéen, qui prônaient un débat ouvert avectous les Guadeloupéens, sans restrictions,sans tabous, abordant les vraies questions y compris la question majeure de l'évolution statutaire, les initiateurs du Projet en2009, par un consensus, ont cadré le débatdans le flou. En réalité, cela n'a jamais trompé personne car , la stratégie des élus, en charge des af faires de notre pays, est calquée sur la politique des gouvernements de la France. Ils avaient demandé et obtenu un sursis de 18 mois au Président de laRépublique de la France, NicolasSarkozy , pour boucler leurs proposi tions. Qu'on se rappelle toutes les ter giversations, les discussions, sur lenombre de postes de la prochaineAssemblée, des vaet-vient des chefsd'édilité pour rencontrer le Pouvoirfrançais, des gifles politiques. T rois ans se sont écoulés… Malheureusement, le Projet guadeloupéen de société n'a point rythmé la viepolitique des Guadeloupéens. A chaqueélection, il a été mis au placard par ceux-làmêmes qui en étaient chargés. En réalité, ce projet a été un prétexte,pour l'ensemble des assimilationnistesde gauche, pour enterrer les questionsde fond, en organisant un simulacrede débat.Ces mêmes élus, dans le cadre de la réfor me des institutions françaises, n'ont-ils pasdemandé le statu quo, l'assimilation auxréformes de la France, donc le maintiendes deux Assemblées, Région etDépartement ?Le gouvernement de la France ayantchangé, le Président de la Républiquefrançaise, François Hollande demande, encore une fois aux élus, de prendre en main leur avenir. Alors, certains découvrent que la question de gouvernance a été «oubliée» dans leur Projet et font de l'agitation verbale. Hier, tous affabulaient autour de laréforme des institutions de Nicolas Sarkozy. Aujourd'hui, c'est la querellesur la «gouvernance» autour de lapromesse électorale présidentielle dedécentralisation, acte trois. Encore une fois, le positionnement de la majorité de nos élus, ceux qui dirigent, n'est pas de nature à répondre aux difficultés des Guadeloupéens et au devenirde la Guadeloupe. Leur positionnementest en fonction des stratégies politiques deParis, pour l'ensemble des Régions placéessous sa tutelle.Ceux qui sont chargés de gérer laGuadeloupe persistent dans l'erreur , refu sant d'admettre que l'assimilation a vécu et que des rapports nouveaux doivent s'é tablir avec la France, que la départementalisation, la régionalisation, sont des freins à toute évolution, à tout développement en Guadeloupe. Le projet de société est donc mort né car, il n'a pas été la préoccupation des élus, trop soucieux de leur réélection ou d'accumulation de postes électifs.Le projet de société est donc mort né car, les Guadeloupéens ont compris que ce Projet usurpé, né de l'humiliation politique, n'était porteur d'aucunchangement pouvant sortir la Guadeloupe de cette catastrophe économique et politique. Le projet de société est donc mort né car,les élus socialistes, exerçant un Pouvoirhégémonique, ont d'autres ambitions,d'autre stratégies assimilationnistes, tel leprojet de décentralisation, acte 3 ; celaexplique la «colère» médiatique deJacques Gillot, Président du ConseilGénéral, colère relayée par le GURS. Le projet de société est donc mort né car,les élus ont muselé le débat démocratiqueet usurpé l'expression citoyenne dans uneAssemblée où le peuple ne lui a pas donné mandat pour le représenter sur des questions politiques concernant son avenirpolitique et celui de la Guadeloupe.