DÉCLARATION DU PARTI COMMUNISTE GUADELOUPÉEN«Mariage pour tous» ? En Guadeloupe pas à l'ordre du jour !

Le mariage qui est jusqu'à aujourd'hui un contrat civil entre un homme et une femme qui assure à l'épouse et aux enfants une protection juridique et des garanties en matière de succession,n'a pas vocation à légaliser l'amour, encore moins à garantir le respect des droits humains et le progrès social.

D ans un contexte marqué par une crise écono- mique et sociale qui plonge des millions de person- nes dans le chômage, la précari- té et la déshumanisation, le gouvernement français mène au pas de charge les procédures pour présenter devant le Parlement avant la fin du mois de juin son projet de loi baptisé «le mariage pour tous».

I l s'agit d'une des propositions du programme présidentiel du can- didat François Hollande, aujourd'hui Président de la République.

Ce dernier a déclaré qu'il ne cédera pas sur le fond, considé - rant que cette loi va «révolutionner la société française».

Il nous semble que le Président de la République et son gouver- nement auraient été plus crédibles s'ils avaient suivi la proposi - tion de leur ministre du dévelop- pement productif de nationalisa - tion de l'industrie métallurgique, plutôt que de se soumettre à la pression médiatique et au chantage du «lobby gay» de France.

Ils auraient évité à des milliers de travailleurs de connaitre le chômage avec son lot desouf france et de déchéance. La Guadeloupe étant un département français, régie par le principe de l'assimilation législative, les Guadeloupéens se trouvent entraînés malgré eux dans ce débat qui divise le peuple de France.

Nous ne réduisons pas la situa - tion des homosexuels à la question du «mariage pour tous». L'homosexualité est un état de fait qui remonte à l'origine des sociétés et qui aujourd'hui est vécu normalement dans les sociétés démocratiques surtout dans les classes sociales aisées. Nous réaffirmons notre refus de l'homophobie et de toutes discriminations sociales, culturelles et politiques envers des hommes et des femmes en raison de leurhomosexualité.

Nous militons pour le respect des droits humains fondamentaux reconnus à tous les individus sans distinction de race, de religion, d'idéologie et de sexe.

Le mariage qui est jusqu'à aujourd'hui un contrat civil entre un homme et une femme qui assure à l'épouse et aux enfants une protection juridique et des garanties en matière de succes - sion, n'a pas vocation à légaliser l'amour, encore moins à garantir le respect des droits humains et le progrès social.

La loi est par essence la transposition dans un texte législatif la réponse juridique à un problème arrivé à maturi - té dans la société après une assez longue gestation. Manifestement, à entendre les Guadeloupéens qui sont 90% à se prononcer contre le «mariage pour tous» et la majorité des parlementaires qui ont voté le programme de François Hollande, cette question ne fait pas débat en Guadeloupe où nous n'avons aucun problème de vivre ensemble avec nos homosexuels, ni aucune revendication émanant d'un «lobby gay».

Nos préoccupations se situent au niveau de la lutte contre le chômage, la priorité à l'emploi des Guadeloupéens en Guadeloupe, le droit à un logement décent, l'accès aux soins pour tous, l'é - ducation et la formation.

Le cœur du débat en Guadeloupe c'est le droit des Guadeloupéens à assumer leur destin de peuple à égalité avec tous les hommes et tous les peuples.

Le «mariage pour tous» n'est pas à l'ordre du jour enGuadeloupe.

Le Parti Communiste Guadeloupéen prenant acte que la majorité des parlementaires qui ont voté le pro - gramme de François Hollande se prononcent contre le «mariage pour tous», il leur demande en se référant à nos spécificités d'introduire et de faire voter un amendement tendant à exclure la Guadeloupe du champ d'application de cette loi.

Pointe à Pitre, le 20 janvier 2013