Les bonnes conduites alimentaires en Guadeloupe

La Région Guadeloupe et l’Académie de Guadeloupe et le CESAG (Centre Environnement Santé Alimentaire en Guadeloupe) s’engagent en faveur des Bonnes Conduites Alimentaires (BCA) enGuadeloupe Ils ont présenté à la presse leur programme d’action à Baie-Mahault,le 18 janvier 2013.Les plaisirs de la table sont des éléments majeurs de notre culture à travers l’importance que nous accordons aux moments familiaux et de conviviaux passés autour d’un «bon repas».Cependant,notr e cuisine est grasse,nos «douceurs» très sucrées et lesassociations d’aliments ne sont pas toujours en faveur de l’équilibre alimentaire.

L ’ étude PODIUM, (Préva- lence de l’Obésité et de sa Diversité et de son Image Ultra Marine) de 2010 montre que chez les enfants de 5 à 14 ans en Guadeloupe, environ un enfant sur 10 (1/10) est obèse, et que pour l’ensemble des enfants 25%, (soit un enfant sur quatre) sont en surpoids. Chez les adultes de plus de 15 ans en Guadeloupe, 20% de la popula - tion est obèse(IMC > 30), soit un adulte sur cinq (1/5), et pour l’ensemble de la population, 55% sont en surpoids.

Au cours des dernières années, de très nombreux travaux scien - tifiques ont démontré que des habitudes de vie quotidienne saines, notamment au travers de la nutrition, contribuent à rédui - re les risques de maladies et d’incapacités. En favorisant certains comportements considérés comme des facteurs de protec - tion (alimentation équilibrée, activité physique régulière...), il apparaît possible de limiter la survenue des maladies les plus courantes en France : maladies cardio-vasculaires, divers cancers, diabète de type 2, obésité,ostéoporose…

Aussi, suite au XIIème Congrès des élus départementaux et régionaux sur la Santé et l’Alimentation, et plus singuliè- rement la résolution n°3 qui préconise de «placer l’école au cœur de la stratégie d’acquisition des bonnes pratiques alimentaires et à prévenir les situations de surpoids et d’obésité chez les enfants et les adolescents en Guadeloupe», la Région Guadeloupe et l’Académie en partenariat avec le CESAG lance une campagne de prévention aux Bonnes Conduites Alimentaires (BCA)

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A travers une émission de télé- réalité dif fusée mensuellement jusqu’au mois de juillet 2013, qui permettra d’élire le meilleur Ambassadeur des Bonnes Conduites Alimentaires des lycées, l’opération a pour but de promouvoir les comportements favorables à la santé en matière de nutrition en milieu scolaire. Il s’agit dans un premier temps, de sensibiliser le jeune public à une alimentation équilibrée et à la pratique d’une activité phy sique , en apportant une infor- mation claire et ludique, accessi - ble à tous et s’appuyant sur une aventure artistique mêlant le théâtre et la danse.

Dans un second temps, il s’agit :

• de faire comprendre à la popu- lation guadeloupéenne la néces- sité de consommer des aliments locaux et d’avoir une alimenta- tion équilibrée ;

• de vulgariser les Bonnes Conduites Alimentair es (BCA) ;

• de modifier à moyen terme, les habitudesalimentaires.

La Région Guadeloupe, l’Académie de Guadeloupe et le CESAG, feront une présen- tation détaillée de cette campagne de prévention contre l’obésité aux médias, le mardi 22 janvier 2013 à 10h00 à l’Espace Régional du Raizet.

L’ALIMENTATION DES JEUNES

1. L’INFLUENCE DU GROUPE D’AGE SUR LES COMPORTE- MENTS A TABLE

• Des changements majeurs apparaissent vers 10 ans

A partir de 10 ans, l’enfant accède à une plus grande autonomie, notamment dans ses déplacements. Il fait ses premières courses, va dormir chez des amis, n’a plus droit à un goûter à l’école, s’initie aux goûts «des grands» avec le café, les froma- ges forts ou les fruits de mer. Enfin il commence à réguler son appétit seul.

• Les 11-14 ans : des normes familiales dominantes

Le repas de référence est le repas familial dans ses multiples déclinaisons temporelles et spatiales. C’est aussi en famille qu’ils vont au restaurant et, lorsqu’ils prennent leurs repas à l’extérieur, c’est souvent chez les grands-parents ou les oncles et tantes. Le repas familial -au sens large- est donc toujours la référence, laquelle est extrêmement variable d’un foyer ou d’une région à l’autre.

• Le cap des 15 ans : l’attrait de la liberté

L’adolescent(e) prend cons- cience de ses nouveaux goûts qui s’affirment. Ses pratiques culinaires s’af finent, en parti - culier avec les repas pris à l’ex- térieur ou préparés seul à la maison. C’est la revendication à plus de liberté, de sortie.

• Les 15-18 ans : des conflits normatifs qui s’expriment au sein de la famille

Les adolescents doivent gérer la connaissance des normes diététiques, leur faim et leur liberté à choisir ce qu’ils man - gent. Ils sont tiraillés entre la notion de «bon à manger» -le fast-foodet du «bien à manger» -les fruits et légumes-.

Dompter leur faim -liée aux journées longues et chargées, à la pratique sportive pour certains- et ne pas avaler à toute vitesse est un exercicequotidien. La fatigue, l’ennui ou la dépri- me compliquent la donne en les poussant vers des comporte- ments opposés : ne pas manger ou manger n’importe quoi.

Avec les parents, les conflits tournent autour du grignotage et du goûter , associé à l’enfance. Les parents exigent que leurs enfants, devenus lycéens, abandonnent les habitudes de la classe d’âge infantile pour devenir respon - sables de leur alimentation et des risques associés.

2. GOUTS ET DEGOUTS, NOU- VELLES MANIERES DE MANGER

Les goûts et dégoûts des jeu - nes tiennent beaucoup à l’apparence des aliments.

Pour bon nombre d’adolescents, une odeur jugée désa-gréable est associée à une odeur sale. Un aliment «beau» exhalant une «odeur agréable» serait «bon àmanger».

La peur d’avoir mauvaise haleine peut pousser certains à exclure la consommation de certains aliments forts. Une odeur qui déplaît à l’adoles - cent est condamnée à ne pas être mangée.

Le froid, le sec, le cru, le piquant, la manipulation sans couverts viennent remplacer le chaud, l’humide, le cuit et les contraintes de table. Si la cuisine de rue offre la convivialité -se nourrir en bougeant est une façon d’être avec ceux qu’on a choisi-, le repas pris devant la télévision ou dans sa chambre rappelle la dimen- sion fonctionnelle et énergé- tique de l’alimentation «man- ger pour vivre» sans s’abstraire de ses activités.

Les troubles des conduites ali - mentaires chez les jeunes constituent un enjeu majeur de santé publique. Les conduites alimentaires responsables de surpoids ou d’obésité chez les jeunes sont liées à plusieurs facteurs :

- la place de l’alimentation et du repas dans la vie familiale,

- l’équilibre des menus non respecté,

- la consommation d’aliments sucrés, salés, gras et de boissons sucrés en dehors des repas,

- le déficit d’activité physique.

Face à ce constat, la résolution 3 du XIIème congrès des élus départementaux et régionaux sur la sante et l’alimentation mentionne :

«il est demandé aux conseils régional et général, aux com - munes et à l’Etat :

- De mettre en place une cam- pagne de communication, en lien avec le Rectorat , à l’adres- se des lycéens et collégiens pour les sensibiliser à la nécessité de s’alimenter de façon équilibrée. Cette campagne sera diffusée dans les agendas que la collectivité régionale leur remet en début d’annéescolaire...

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De former des ambassadeurs de Bonnes Conduites Alimentaires (BCA) dans les établissements scolair es...

Il est aussi demandé à la télé - vision publique :

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De réaliser et de diffuser des émissions qui pr omeuvent les bienfaits d’une alimentation équilibrée et qui dispensent les savoirs en matière de pré - paration culturelle à base de produits locaux».