Y’a-t-il une gauche et une droite en Guadeloupe ?

P oser la question c'est déjà douter. Historiquement, les partis de gauche étaient naturellement, ceux qui, se réclamaient de la classe ouvrière, des défavorisés, de ceux qui ne possédaient pas les moyens de production, obligés de vendre leur force de travail pour vivre. Les partis de la gauche développaient une ligne politique en réponse aux préoccupations des couches laborieuses. C'était une gauche calquée sur le modèle français de l'époque.

Mais, depuis l'émergence du fait national guadeloupéen en relation avec la prise de conscience que notre pays est colonisé par la France et l'Europe, la notion de gauche s'est élargie pour prendre en comp - te les revendications fondamentales du peuple guadeloupéen. Aujourd'hui, être de gauche en Guadeloupe, c'est bien sûr , assu - rer la défense des intérêts des couches laborieuses, mais, c'est aussi s'attaquer à la résolution de la question de la gouvernance qui est liée à celle de la responsabilité des Guadeloupéens dans la conduite des affaires de leur pays. Un parti qui se réclame de la gauche en Guadeloupe, ne peut cautionner , soutenir le fait colonial, ni aucune forme de domination d'une nation sur une autre. Etre de gauche en Guadeloupe, c'est militer pour l'émancipation des défavorisés, c'est reconnaît- re la domination coloniale, lutter contre elle, pour imposer une solution politique. Ceux, qui se réclament du «socle de gauche», s'identifient aux socialistes français qui gouvernent la France en alternance avec la droite au travers d'une politique coloniale. Ce fameux socle de gauche assimilé poings et mains liés à la politique du Parti Socialiste français, est devenu le champion du statu quo, stérilisant la moindre avancée vers la responsabilité politique des Guadeloupéens.

La gauche en Guadeloupe ne peut se réduire à ce socle de gauche frap- pé du sceau du conservatisme et de l'immobilisme. Il y a une autre alternative de gauche en Guadeloupe avec des partis politiques qui portent un véritable projet d'émancipation politique et économique pour la Guadeloupe. Cette alternative nouvelle est celle des forces anticapitalistes, anticolo - nialistes et patriotiques regroupées dans les FPAC, qui proposent une stratégie démocratique pour conduire le peuple guadeloupéen à l'émancipation au travers d'un projet de large autonomie.

La ligne de démarcation politique en Guadeloupe se situe aujourd'hui entre partisans de la décolonisation, de la responsabilité guadeloupéen - ne pour le développement, l'établis- sement de nouveaux rapports avec la France et ceux qui s'accrochent à l'assimilation, au statu quo, ceux qui attendent le salut de Paris.

Face à la gauche et à la droite assimilationnistes en Guadeloupe, il y a les FP AC !