L'hommage funèbre du Parti Communiste à Emilienne Gaël, vétérante, centenaire

Le jeudi 14 février dernier,les habitants du quartier de Brest à Capesterre Belle Eau,toutes les familles et les amis venus de toute la commune et des quatre coins de la Guadeloupe ont vécu un moment historique important à travers l'hommage funèbre rendu par le Parti Communiste Guadeloupéen à sa vétérante et centenaire Emilienne Gaël, décédée à 102 ans.

C eux qui ne le savaient pas, pas ceux qui l'ont connu, côtoyé et lutté avec elle au cours de ces 70 années qui ont illuminé la vie de ce quartier ouvrier, ont découvert la vie d'une femme de notre peuple qui a inscrit de son vivant son nom dans l'histoire des luttes sociales qui ont changé les conditions de vie dans notre pays.Car , en ef fet, ce 14 février, au moment même où communis - tes et syndicalistes s'inclinaient à Moule au pied de la stèle élevée à la mémoire des travailleurs tombés sous les balles des forces de répression en 1952, à Capesterre Belle Eau, autre ville héroïque, le Parti Communiste rendait un vibrant hommage à une vaillante femme, une personnalité exemplaire de la classe ouvrière, une militante communiste et une syndicalisteremarquable. Ce moment émouvant n'était marqué par aucun signe de tri - stesse ou de regrets, malgré les yeux fermés et les lèvres closes de Mimie comme nous l'appelions, parce que l'hommage funèbre qui lui était rendu n'était que la répétition de celui que nous lui avions organisé de son vivant avec sa famille, le 5 juin 2010, pour le centenaire de sa naissance. Dès 13h30, la garde d'honneur du Parti avait pris place autour de son cercueil placé à l'exté- rieur de sa maison, où était exposé le corps, pour placer celle dont la vie s'était arrêtée au cœur de son quartier pour un dernier adieu, avant son retour dans la terre de Bouillante, sa commune natale. Le silence était de plomb, on aurait dit que tous ceux qui étaient venus «partager» ce der - nier moment avec la camarade, avaient le souf fle coupé, se fon - daient dans cette ambiance par - ticulière de sentiment de force collective, d'espoir et de solidari- té de classe crée par ces chansons révolutionnaires qui ont rythmé la vie de la défunte. A 14h00, Christian Céleste, enfant du quartier, militant dans la même cellule communiste qu'Emilienne, depuis 44 ans, pris la parole pour l'hommage du Parti à la vétérante du Mouvement communiste. Dans un discours dominé par l'é - motion, largement inspiré de celui qu'il avait présenté lors de la manifestation organisée à l'occa- sion du centenaire de la camarade, il a déclaré ne vouloir rien ajouté considérant que les idées, la force, le courage, la conviction communiste, sa fraternité, ne s'effaceront pas avec la mort. Bien au contraire, c'est en maintenant vivant son expérience, en nous appuyant sur les principes et les valeurs qu'elle portait, que nous continuerons à grandir et à faire vivre son Parti Communiste. Il a repris son letmotive : «Sé ti moun-la pa lagé, pa okipé zot dè sa yo ka di, kontinyé palé ba moun». Pour dire que cette recommandation de celle qui est partie avec le sentiment d'avoir servi sa classe et son pays, guidera dans ce temps difficile l'action descommunistes. Après la cérémonie religieuse en l'église de Capesterre Belle Eau, Jocelaine Loussa-Chipotel inter - vint au nom de l'UFG, avant le départ de la dépouille mortelle pour Bouillante. Elle a notamment déclaré : «Le mot fatalité ne faisait pas partie de ton vocabulaire. Aucun évène- ment, si douloureux soit-il ne t'arrêtait dans ton action pour plus de justice sociale. T u te donnais les moyens pour faire face à l'ad - versité. Femme d'avant-garde, tu étais de celles et ceux qui ont créé le syndicat des ouvriers «les artisans de la fortune» devenu plus tard la CGTG. C'est avec une gran- de humilité, mais teintée de fier- té que nous disons que nous sommes tes héritières de la lutte pour l'égalité des droits sociaux, pour la libération de la femme et pour l'égalité homme/femme». Elle est partie en passant sous les drapeaux du Parti que nous continuons à brandir avec la conviction que : Demin sé tan nou !