Les FPAC en meeting à Sonis !

Après une campagne de porteà-porte dans toutes les communes de l'archipel guadeloupéen,les FPAC ont clôturé leur première rencontre avec la population en tenant un mee- ting d'informations en soirée, le vendredi 22 mars 2013, devant le Centre Culturel de Sonis,point de convergence entre les communes des Abymes et de Pointe-à-Pitre à proximité de la stèle du valeureux combattant Jean Ignace qui lutta avec ses compagnons contre le rétablissement de l'esclavage en Guadeloupe.

C e meeting a été organisé pour faire connaître l'analyse des FP AC sur ce qu'elles qualifient du Congrès de la honte et pour rappeler leurs propositions pour le paysGuadeloupe. C'est M. Ken Kelly du COPA- GUA qui, en tant que Président, ouvrit le meeting en posant la question suivante : «Après le congrès de la honte, où va la Guadeloupe ?», c'est une question qui ne devrait pas laisser indif férents les Guadeloupéens quand on connaît la profondeur de la crise que traverse la sociétéguadeloupéenne. Les dirigeants des FPAC se sont appliqués à répondre à cette question.

Luc Reinette, du FKNG, a dénon - cé la progression du chômage et les spéculations sur les terresguadeloupéennes.

Premier à intervenir, il a com- mencé par faire un ricochet sur les soixante dix années d'application de la loi de départementalisation en Guadeloupe. Il n'a pas man - qué de préciser que la lutte politique qu'il mène est contre la loi d'assimilation. Cependant, il reconnait qu'il y eût quelques avancées dans le domaine de la santé, de l'a - mélioration de l'habitat… En revanche, il regrette que de 1946 à 2013, l'économie guade - loupéenne soit devenue prati - quement inexistante

. M. Reinette déplore qu'il y ait un si fort appauvrissement du secteur productif et n'hésite pas à faire la comparaison entre l'économie guadeloupéenne sous le régime colonial et celle du régime dépar - temental. L'intervenant tient à souligner que sous le précédent régime, c'était une économie de production alors que sous le régi - me actuel, c'est une économie de consommation. D'après toutes les analyses, c'est de là que pro - vient le déséquilibre flagrant de la balance commerciale. De même, il dénonce la progres- sion irrésistible du chômage et la disparition des meilleures terres agricoles au profit du béton. Dans son discours, Luc Reinette met en garde ses compatriotes sur la réduction progressive de leur espace vital par la spécula - tion financière et par l'achat des terres par les étrangers. L'accent est porté sur l'origine des embauches dans un pays, tel que le nôtre, qui a un taux de 30% de chômeurs et en majorité des jeunes. L'orateur prône pour, à compétence égale, la priorité de l'embauche aux guadeloupéens Aussi, il a été souligné que notre assimilation au système politique français créait un certain nombre d'handicaps en Guadeloupe comme la libre circulation des personnes, des biens et des capitaux puisque nous n'avons pas les instruments politiques et juri - diques qui nous permettraient de protéger notre territoire. L'insécurité grandissante est également pointée du doigt. Selon M. Luc Reinette le pays est devenu incontrôlable et le désespoir est en train de s'installer. Les FPAC se présentent comme un souffle d'espoir pour le pays. Il commence à se faire tard, mais, il n'est pas trop tard pour se ressaisir dit-il.

Marie-Christine Mirr e-Quidal, Secrétaire Générale de L'UPLG, a appelé les guadeloupéens à r efu - ser la soumission.

Elle a pris le relais en expliquant à l'auditoire la définition des FPAC et leurs objectifs. Ensuite, elle a dressé le constat de la situation sociale de la Guadeloupe : Les problèmes de la jeunesse et de l'emploi, la situation écono - mique, les problèmes du transport et de la vie chère sont passés en revue. Mme Mirre- Quidal a condamné les propos de la Présidente de la Région Guadeloupe. Elle a qualifié le dis - cours de Mme Josette Borel- Lincertin de méprisant à l'égard du peuple guadeloupéen, mais aussi des Martiniquais et desGuyanais. Elle considère que la plupart des élus sont des représentants du MEDEF et des gros propriétaires fonciers. Mme Quidal a appelé les Guadeloupéens à refuser cette situation de dépendance et a lancé à la

population un appel de ralliement au FP AC pour revendiquer une large autono - mie de Guadeloupe.

Le Secrétaire Général du Parti Communiste Guadeloupéen a appelé à l'engagement des Guadeloupéens pour assurer un meilleur devenir au pays.

Il est intervenu pour exiger l'arrêt des jeux stériles d'une fausse division des deux collectivités : Conseil Régional et Conseil Général. M. Flémin considère que les Guadeloupéens doivent régler leurs problèmes avec leurs élus, de même que leur choix sur le devenir du pays. Selon le Secrétaire Général du PCG, il y a un certain nombre d'élus qui défendent les intérêts du peuple guadeloupéen mais qui ne sont malheureusement pasmajoritaire. Il a posé le problème du respect de la pluralité des opinions poli - tiques sur les antennes des médias les plus écoutés en Guadeloupe. Il semble que la parole est refusée à certains cou - rants politiques. Cela se vérifie par le boycott régulier de certai - nes manifestations organisées par le rassemblement des Patriotes anticapitalistes et anticolonialistes. Pour le Secrétaire Général du PCG, le 14e congrès des élus n'était qu'un carnaval, que le socle dit de gauche a volé en éclat sur des questions de pouvoir person - nel et que la majorité des élus était d'accord pour que la Guadeloupe s'accroche au cadre de l'assimilation. Dans son discours, le Secrétaire Général du PCG, souligne avec justesse que la politique n'est pas une chose de mal propres et de voleurs mais que dans la sphère politique, c'est vrai il existe des malpropres et des voleurs. Il poursuit en disant, que la politique n'est pas une exclusivité de professionnels, mais plutôt l'œuvre des femmes, des hommes et de jeunes qui vivent chaque jour en cherchant ensemble ce qui a de meilleur pour eux et pour le pays. M. Flémin a porté une attaque en règle des différents changements qu'a subi le statut de la Guadeloupe de la colonisa- tion à la décentralisation en passant par la départementalisation-assimilation. Il s'est élevé contre certains élus qui se disent socialistes et hommes de gauche et qui pro- posent au peuple guadeloupéen un meilleur avenir dans l'acte 3 de la décentralisation alors que cette proposition de loi dont on ignore le contenu n'est même pas encore votée. Déjà, beaucoup de de poli - tiques et d'élus français refusent ce nouveau dispositif. Le Secrétaire Général réaf fir- me avec force qu'aucun peuple, aucun pays ne pourra se développer dans la soumission et que le peuple doit s'approprier du débat politique. Il lance un vibrant appel aux Guadeloupéens, aux jeunes, aux autres organisations syndicales et politiques qui luttent déjà contre le capitalisme à s'engager dans le combat politique avec les FPAC pour assurer un meilleur devenir au pays.

Marie-Gwadloup Cirani a cloturé le meeting

Son intervention a porté, beau- coup plus, sur les conditions des jeunes dans le pays face à la crise de la société guadeloupéenne. Les Forces Patriotiques Anticolonialistes et Anticapitalistes ont décidé de poursuivre, après les fêtes de Pâques, le travail d'infor- mation pour que le peuple guadeloupéen puisse se décider en toute connaissance de cause sur le devenir de leur pays, la Guadeloupe.