Rèpransans : Les mas a po s’investissent face à la crise de la société guadeloupéenne

Fort d'un triste constat de la montée vertigineuse de la violence et de la délinquance en Guadeloupe,dix associationscultur elles ayant en commun la passion et l'organisation des mas a po, ont décidé d'assembler leurs énergies,à l'image des vertèbres imbriquées entre elles et qui forment la colonne vertébrale,afin de porter leur contribution à la lutte contre la violence et à la constructiond'une autr e société.

Il s'agit des associations de Mas a po, telles que : Akiyo, Chenn'là, le Point, Klé-la, Mas an nou, Mas ka klé, Nasyon Neg Mawon, 50/50, Ti Kanno et San Chenn. Elles se regrou - pent sous l'égide d'une pen- sée créole : «Rèpransans ! », qui signifie reprenons nos esprits, revenons à nos valeurs, celles qui ont fondé notre société, notre histoire. Toutes ces associations sont disséminées sur tout le territoire guadeloupéen et sont constituées en grande partie de jeunes. Rèpransans, dit vouloir «calmer le jeu», le mouvement a l'ambi- tion d'offrir une réponse sociétale avec un volet économique pour sortir de l'impasse. Le mouvement Rèpransans pointe du doigt la politique de précarité néfaste au développement social, pourtant cheval de bataille des différents gouvernements qui se sont succédé à la tête de l'Etat français. Pour mener à bien leur initia - tive, le mouvement Rèpransans a adressé un courrier aux Institutions du pays, soucieux d'éradiquer ce fléau qu'est la violence à laquelle ses membres sont quotidiennement confrontés. L'Education Nationale, le Conseil Régional, le Conseil Général, la Préfecture, l'Association des Maires de Guadeloupe, les communes même l'Evêché, ont été destinataires de ce courrier, selon un membre du mouvement, aucune de ces Institutions n'a jugé bon d'adresser une réponse à ces associations de proximité qui œuvrent de manière très étroite avec la jeunesse. C'est l'omerta. L'ombre du mouve - ment des évènements de 2009 semble encore planer dans les esprits chagrins ou encore le mouvement Rèpransans n'est pas reconnu par ses interlocu- teurs qui eux sont légitimés par le peuple. Le mouvement Rèpransans a publié une déclaration pour l'année 2013 qui a probablement refroidi les destinataires de son courrier par son contenu. Au moment où certains se font les porte-étendards de la globalisation mondiale avec tous ses revers, c'est sûr que ceux-là, ne pourront se retrouver aux côtés de ces associations qui prônent des valeurs propres à la Guadeloupe, qui mettent en avant nos mœurs, nos coutumes et notre propre identité. Dans certains milieux, on les appellerait des séparatistes. En dépit de tout, les associations culturelles regroupées dans Rèpransans organisent du 22 au 27 avril 2013, une semaine de réflexions, de rencontres, avec tous les acteurs dans la vie sociale, éducative et culturelle. Il y a tout un programme, les publics visés sont : la jeunesse, les élèves et étudiants, les Mouvements associatifs, les associations de parents d'élèves, les confessions religieuses, les médias, la population dans son ensemble et, bien évidemment, les acteurs privés et publics de la lutte contre la violence. Le samedi 27 avril, dans l'aprèsmidi, il y aura un grand déboulé d'union de tous les Mouvman kiltirèl présents. Le rendez-vous est fixé au stade de Gourbeyre, aux environs de 16 h. Il y aura un arrêt symbolique à Saint Jean Bosco (ancien centre de redressement de jeunes turbulents) avec une minute de silence, puis une prise de parole. Le déboulé se dirigera vers le centre de la jeunesse du chef lieu puis fera le tour de la ville au son des «Mas a Po». La violence est l'affaire de tous. Si réellement on a la volonté d'y mettre un terme, cela passe inéluctablement par une union nationale de toutes les compo - santes de la société et non par des considérations mal placées ou des calculs politiciens.