Le Ministre des Outre-Mer à la Foire de Paris

L e mardi 30 a vril 2013, a eu lieu l'ouverture de 109e Foire de P aris qui se tient chaque année à la même période à laP or te de V ersailles.C'est l'une des manifestations la plus importante de la capitale,qui se présente comme le r endez - vous des professionnels de l'industrie, de l'ar tisanat, du commerce,de la gastronomie,… venus présenter à des milliers de visiteurs leurs produits inno v ants.

D e nombreux exposants participent à cette rencontre, regroupés dans trois catégories : Maison et Environnement, Bien-être et loisirs, Cultures du monde.

Dans la catégorie Culture du monde, on retrouve un espace que l'on appelle «T erre des Tropiques». Durant la foire cet espace que l'on rencontre en majorité les compatriotes originaires du bassin Caribéen, de l'Océan Indien et de l'Océan Pacifique venus découvrir ou redécouvrir les produits et les richesses du terroir exposés par les nombreux artisans ,commer- çants, créateurs de ces différentes régions. A eux seuls, les exposants de «Terre des Tropiques» accueillent un nombre considéra - ble de visiteurs et font l'anima - tion en occupant une bonne par- tie de la grande scène.

A l'occasion de l'ouverture de la Foire de Paris, le Ministre des Outre-Mer, Victorin Lurel, est venu à la rencontre de ces exposants de la «T erre des tropiques», conscient de l'enjeu et de l'impact économique que peut représenter cette foire pour de nombreux professionnels de ces terres loin- taines appelées officiellement les Outre- mer

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L'arrivé vers 18h00 du Ministre à l'espace terre des tropiques, s'est signalée par une ruée de journa - listes et de «curieux» vers cette personnalité publique, aujourd' - hui considérée comme représentant des «ultras marins» et qui fait à ce titre office de «garant» des intérêts des populations des territoires d'Outre-Mer. Accueil chaleureux au stand du Comité martiniquais du tourisme, le pre - mier visité, car n'en déplaise à certains, Monsieur le Ministre est Guadeloupéen certes, mais ses fonctions le place comme représentant of ficiel de l'ensemble des Outre-mer et il sait que, dans le climat délétère qui règne à Paris, il vaut mieux éviter tout signe qui serait interprété comme une «préférence régionale». L'exemple de mise à mort de Marie-Luce Penchard pour sa déclaration «sur les millions pour la Guadeloupe» en pleine cam - pagne électorale aux Abymes et les récentes attaques au vitriol contre Lurel lui-même pour sa déclaration au Venezuela mont- rent que revêtir l'habit ministériel pour quelqu'un venu de ces «îles exotiques» comme aiment à le rappeler ces «messieurs» de Paris, oblige à regarder à chaque pas si on ne met pas son pied sur une grenade dégoupillée. Embrassades, accolades, photos, remises de cadeaux et quelques mots gentils font partie du protocole. Le ministre se prend au jeu, il évolue de stand en stand don- nant l'impression de privilégier le lien direct avec les exposants, d'apprécier leur travail et leurs efforts pour valoriser les produits et le savoir-faire de leur territoire. «Les visiteurs dépensent en moyenne 680 euros par jour à la Foire de Paris». C'est une formi- dable opportunité pour les exposants, dit le Ministre.

D'où l'intérêt de sa présence auprès des acteurs économiques des Outre-Mer, c'est l'occasion pour ces professionnels de se faire connaitre et de conquérir de nouveaux marchés. Sur son parcours le Ministre a fait également une escale au stand de la Mairie de Paris où l'attendaient des représentants de la délégation générale à l'Outre-mer, dont madame Danielle Apocale. Une présen - tation des activités de cette délégation est faite, dont le fameux carnaval de Paris.

Au stand du Comité du Tourisme desÎles de Guadeloupe, un accueil chaleureux est réservé au Ministre par l'ensemble du Comité. L

e Ministre félicite le travail réalisé pa r ces acteurs pour rendre le tourisme plus attractif et dynamique. «C'est par le tourisme que l'on pourra connaitre une croissance économique, car c'est par le biais de cette activité que des entre - preneurs, des artisans, des com- merçants peuvent faire fonctionner leurs entreprises […] Les Départements ont tout a gagné en termes de richesses écono- miques et de création d'emplois», plaide avec conviction le Ministre, bien que pour rester dans la réalité de la Guadeloupe, après plusieurs décennies d'une «activité to u - ristique» portée à bout de bras pars les fonds publics les résultats ne sont toujours pas au rendezvous : ni en terme d'emploi, ni en terme de richesse crée.

Poursuivant sa visite, il prend le temps de s'arrêter au stand «Soleil Réunion» qui est une entreprise qui transforme et valo - rise les produits du terroir réuni- onnais (confit gingembre, rougails,…) et qui a la particularité d'être une entreprise d'insertion sociale pour les jeunes en leurs faisant découvrir le monde du travail agricole. Le ministre félicite et encourage ce type d'initiatives qui ouvre la voie pour de nombreux jeunes en recherche d'emplois et manquant de formation. Mais un peu plus loin dans sa visi- te, le Ministre se fait interpeller par un autre exposant de la Réunion, la «Case à vanille», qui se plaint du manque d'aides et de soutiens des collectivités pour les entrepreneurs, notamment ceux du secteur BIO. Après un bref échange, le Ministre prend note et fait savoir qu'il cherchera à prendre contact avec lui dès son prochain voyage à l'île de la Réunion. En effet, il est très souvent coutume de venter les efforts de nos producteurs et la valorisation de nos produits locaux, mais si aucun accompagnement, ni soutien n'est apporté en ce sens, pas étonnant qu'une grande partie de nos artisans, commerçants, TPE - PME-PMI ne dure pas long- temps. Affaire à suivre…

Continuant son tour des expo- sants, il passe de la Réunion àT ahiti, où est fièrement exposée l'une des richesses de ces îles, la Pierre de Tahiti. Ce produit précieux est sans aucun doute l'un des trésors du peuple de Tahiti. De retour dans les Amériques, direction la Guyane, qui est prin - cipalement représentée par des artisans travaillant le tissu, les coutures locales. A noter que l'ensemble des réalisations présentées sont faites à la main par ces artisans, Wilma couture et l'association les musandas, pour ne citer qu'eux ont retenu toute l'attention du Ministre devant la qualité de ces produits. Après un peu plus d'une heure et demie, de poignées de main, d'accolades, de photos et de cadeaux, d'engagement ou de promesse la visite est arrivée à son terme. Dans un contexte politique français marqué par une grave crise morale, économique et sociale qui alimente la défiance envers les élus et le gouverne - ment, le Ministre des Outre-mer a traversé l'espace «T erre des Tropiques» à la Foire de Paris sans perturbations.

Mais comme l'a fait remarquer un compatriote de la Réunion, il est bien de solliciter la productivi- té de nos entreprises, leur compé- titivité et leur capacité d'innovation. Mais, si ces dernières n'ont pas les moyens économiques de leur développement et l'accompagnement institutionnel néces - saire, elles ne pourront jamais se développer pour devenir compétitif, dans un système écono - mique qui obéit aux seules règles de la mondialisation capitaliste.

Déjà la déclaration du ministre, en marge de la visite, approuvant l'arrêté Préfectoral autorisant l'é - pandage aérien de pesticide dans les bananeraies en Guadeloupe a jeté un froid sur les exposants à la foire, particulièrement ceux qui font dans le bio, l'agro-transformation et le tourisme. Que restera-t-il de la visite : engagements ou vaines promesses ? La balle est entre les mains du Ministre.