Esclavage : François Hollande, Président de la République, contre les réparations

Le 10 mai,date retenue pour la journée nationale des mémoires de la traite,de l'esclavage et de leurs abolitions, le Président François Hollande a participé,comme l'ont fait les chefs d'Etat qui l'ont précédé,à une manifestation officielle au Jardin duL ux embour g. Il était entouré bien évidemment par les ministres issus des «Outremer», Victorin L ur el et George Pau-Langevin.

A cette occasion, il a parlé de la «paix des mémoires réconciliées» auxquelles il faudrait donner un avenir .

Notre responsabilité est de don - ner un avenir à cette mémoire (sans jamais préciser cet avenir dont il parle), en s'empressant d'annoncer que «l'Etat apporte - ra sa contribution au projet emblématique jusqu'alors porté par la Région Guadeloupe, du centre d'expression sur la traite baptisée : Mémorial Acte à Pointe à Pitre».

Il n'a pas tardé à dévoiler le fond de sa pensée. Pour cela, il a appelé en renfort le poète martiniquais Aimé Césaire qu'il a cité hors contexte, en reprenant cette expression «d'impossibleréparation».

Car, l'exercice du Président François Hollande, consistait en ce 10 mai, à porter une riposte aux associations qui portent la revendication des réparations pour les crimes de l'esclavage, notamment, le CRAN ( Comité représentatif des association noires) qui a décidé d'assigner devant le tribunal de grande instance de Paris la CDC (Caisse de Dépôt et Consignation) parce que cette banque a encaissé des sommes équivalent à 21 milliards de dollars versées entre 1825 et 1946 par Haïti, pour indemniser les colons français après sonindépendance.

La CDC s'en défend en rétor- quant que ces sommes ont été reversées au Trésor français.

On comprend mieux l'embarras du Président français, placé face à cette vérité que c'est bien l'Etat français qui a spolié la jeune République d'Haïti, quand il tente d'imposer cette idée inacceptable : «Le seul choix possible, le plus digne, le plus grand, c'est la mémoire, la vigilance et latransmission». Nous comprenons cette posture morale au cœur de la loi Taubira, mais, François Hollande, croit-il sincèrement que le peuple haï- tien, les peuples d'Afrique et des Caraïbes qui se sont vu volés les fruits de leur travail pendant plus de 3 siècles, qui ont été contraints de travailler encore pour indemniser leurs bourreaux peuvent-ils se contenter de la réconciliation sans réparations ?

Pour nous c'est non !

La loi Taubira, qui dans son projet initial, comportait un article sur la réparation, a été amputée de cette exigence forte sous la pression du gouvernement socialiste.

Cela aussi mérite réparation, si vraiment, les dirigeants français veulent parler comme l'a fait François Hollande, vendredi dernier de : La « paix des mémoires réconciliées».