A propos d’un éclairage nécessaire sur l’esclavage : Le devoir de réparation (Sa ki bon pou zwa, bon pou kanna !!!)

Au cours du mois de mai dernier,la Guadeloupe a été traversée par une flambée mémorielle autour du thème de la libération des nègres esclaves.Cette vague identitaire s’est focalisée sur différents sites et selon différents procédés.Cela démontre avec force,l’avancée d’une certaine prise de conscience;mais il y a encor e des v errous à f air e sauter .

T ous ceux qui se canton- nent dans un état d’éter- nels subalternes ne peu- vent se départir de l’apologie des thèses, des clichés, des préju - gés des anciens maîtres, des néomaîtres ou de leurs thuriféraires, dans leur tentative de justifier, de se justifier la traite négrière, l’esclavage et l’abolition man - quée de l’esclavage qui pollue les rapports sociaux sur le solguadeloupéen.

Après avoir fourni en vain, moult efforts pour nous intimer de ne pas évoquer l’épisode de l’esclavage, pour se donner bonne conscience, ils n’hésitent point à falsifier , à évoquer des situations anecdotiques, à mett- re en avant des faits tiers, à réviser l’histoire en ce qui concerne les fondementsde la traite, de l’esclavage et de l’économie de plantation. Mais cela n’est qu’une fuite en avant, car la vérité ne peut être étouffée…

Aujourd’hui, reconnaître avec objectivité le lien dialectique existant entre la traite, l’esclavage, l’économie de plantation et leurs rôles dans l’accumulation primitive du capital en France pour la France, r evient à aller avec intelligence à la rencontre des peuples victimes de ces fléaux et qui réclament répara- tions; c’est une question de bon sens et d’humilité.

La question des réparations ne peut être évacuée à l’aide d’une pirouette sémantique!!! Quand on analyse un tant soit peu l’histoire de la jeune République d’Haïti, on est confronté au problème de son absence de décollage économique… mais, ce serait un crime que de passer sous silence, l’in - demnisation-réparation des colons français et les pressions diplomatiques, économiques et militaires exercées par la puis- sance coloniale pour r ecouv - rer l’argent du double pillage- rançon du peuple haïtien, au profit des descendants des anciens maîtr es «déchouké» par DESSALINES.

Concernant la Guadeloupe, la situation est pratiquement ana- logue. Même fuite en avant «pou vèglé», pour nous enfariner à propos de la question des séquelles de l’esclavage, de la pérennisation des rapports liés à l’économie de plantation et des réparations. Selon les clauses du décret du 27 avril 1848, les maî- tres ont bénéficié d’indemnisations-réparations pour la perte causée par la libération de leurs nègres esclaves et cela a profité à la mise en place d’un capital financier utile au fonctionne- ment de l’économie de plantation. Et les esclaves ?? Et les nouveaux libres? Et leurs des- cendants? Foin de tout cela!

La question des réparations n’est donc pas une vue de l’esprit, ni une r evanche à pr en - dre. Nous nous positionnons dans un processus-perspective de dépassement. Mais l’état français doit avoir le courage de sa politique, de son pouvoir et de sa fonction. Il a le devoir et le droit d’accompagner dans leur cheminement, les peuples qu’il a spoliés durant des siècles. Il ne peut êtr e question ni de répara - tion morale, ni de réparation intellectuelle. Les relations fran- co-haïtiennes peuvent être «réchauffées» si la question des réparations dues en retour au peuple haïtien est posée et réso - lue dans le cadre de la reconsi- dération en urgence, de la dette haïtienne et de la mise en place d’une politique d’aides décidée de façon bilatérale.

Pour nous en Guadeloupe, répa- rer ne peut se percevoir que collectivement. C’est le pays Guadeloupe qui doit bénéficier des réparations et ne peut se résoudre à une condamnation morale de l’esclavage, tout en évacuant les séquelles de ce crime, à savoir la pérennisation des inégalités économiques et sociales et la mainmise de l’économie de plantation. Réparer revient avant tout à mettre en place une stratégie de décolonisation visant à confier à la Guadeloupe son statut de peu- ple et à lui reconnaitre le droit à l’autodétermination. C’est une question politique et une manifestation du respect de l’autre.

mise en place d’un capital finan- cier utile au fonctionnement de l’économie de plantation. Et les esclaves?? Et les nouveaux lib- res? Et leurs descendants? Foin de tout cela!

La question des réparations n’est donc pas une vue de l’esprit, ni une r evanche à prendre.Nous nous positionnons dans un pro- cessus-perspective de dépassement. Mais l’état français doit avoir le courage de sa politique, de son pouvoir et de sa fonction. Il a le devoir et le droit d’accom- pagner dans leur cheminement, les peuples qu’il a spoliés durant des siècles. Il ne peut être ques- tion ni de réparation morale, ni de réparation intellectuelle.Les relations franco-haïtiennes peuvent être «réchauf fées» si la question des réparations dues en retour au peuple haïtien est posée et résolue dans le cadre de la reconsidération en urgence, de la dette haïtienne et de la mise en place d’une politique d’aides décidée de façon bilatérale.

Pour nous en Guadeloupe, répa- rer ne peut se percevoir que col- lectivement. C’est le pays Guadeloupe qui doit bénéficier des réparations et ne peut se résoudre à une condamnation morale del’esclavage, tout en évacuant les séquelles de ce crime, à savoir la pérennisa- tion des inégalités écono- miques et sociales et la mainmise de l’économie de planta - tion. Réparer revient avant tout à mettre en place une stratégie de décolonisation visant à confier à la Guadeloupe son statut de peuple et à lu i recon - naitre le droit à l’autodétermina- tion. C’est une question poli- tique et une manifestation du respect de l’autre.