REPRANSANS !

Nous répétons ici pour que les choses soient claires, ce que nous écrivions dans le «Parlons V rai» du 18 avril, les groupes a po de Guadeloupe ont mené, pratiquement dans l'indifférence générale, une action de sensibilisation sur les menaces de désagrégation qui pèsent sur notre société. Aujourd'hui, confrontés à une forme de violence qui se veut spectaculaire et plus organisée : élites, responsables politiques et les «bonnes conscien- ces» semblent se réveiller. Il n'est pas trop tard !

Cet appel lancé par les groupes à po de Guadeloupe sera-t- il entendu par tous ceux sans exception qui font le pays ?

Rèpransans ! Reprenons nos esprits ont-ils traduit en français ! Ce cri qui part du constat d'une réalité pleine de tous les dangers pour l'existence même de notre communauté, ne peut pas être entendu seulement comme un coup de tanbou ou d'un claquement de fouet de mas à Sen Jean.

Il faut le recevoir comme un appel à agir ensemble sans masko et sans faire semblant, pour arrêter maintenant le démantèlement de notre socié- té qui s'accompagnera inévita- blement de grandes souffrances pour les hommes et les femmes de notre pays, au pre - mier rang desquels, les jeunes.

Les mas à po qui trouvent leur inspiration dans le réel guade - loupéen mettent le droit sur la montée, certes, des dérègle- ments visibles : chômage, déshérence, violences, délinquan - ces, mais aussi sur la montée de dérives plus ou moins masquées, mais tout aussi graves : l'indifférence, la consommation débridée, la perte de valeurs et de sens.

Les élites ne veulent pas ou se refusent de voir, ce sur quoi, les groupes à po attirent notre attention : le développement d'une société à plusieurs vites- ses où se côtoient des groupes sociaux avec des codes et des modes de vie différents, qui ne partagent aucune aspiration commune. C'est là que rési- dent les risques de déflagration. Rèpransans an nou, c'est refu- ser la société virtuelle, de fausse modernité, de clinquants, d'illusions de richesse dans laquelle nous nous enfermons par mimétisme.

Rèpransans an nou, c'est reprendre le chemin de la Guadeloupe profonde, celle de la terre, de l'effort, du travail. C'est renouer avec nos valeurs que nous devons nous appli - quer à transmettre à nos enfants, à qui, nous ne devons jamais l'oublier, nous empruntons le pays que demain ils prendront en charge.

Rèpransans an nou, c'est enfin cesser de faire comme les autres, d e vivre selon les normes édictées par des modes de pen- sée extérieurs à notre commu- nauté. C'est aussi, avoir le courage de revendiquer la priorité à l'emploi chez nous, c'est produi- re, acheter et consommer gua- deloupéen. C'est être patriote.

Au fond, les groupes à po nous invitent individuellement et collectivement à un sursautguadeloupéen.

Nous n'avons pas le droit de pasé an ba tab !