Belle participation au Colloque des patriotes guadeloupéens

C' est dans la grande salle de Sonis comble, que s'est tenu le colloque des patriotes guadeloupéens, le 30 juin 2013. Par ce colloque, les organisa- teurs ont voulu marquer la date anniversaire de la création du GONG par une relecture collec- tive des 50 années de lutte anti- colonialiste menées en Guadeloupe depuis 1963. La revue de presse présentée par Danik Zandronis sous forme de diapo, de coupures de journaux locaux et internationaux de l'é- poque sur les évènements de Mai 1967, nonobstant la qualité informative de l'exercice, n'a apporté aucun éclairage s'agissant de la gestion politique de ces évènements par les nationalistes guadeloupéens depuis 46 ans. René Beauchan ancien Secrétaire Général du SGEG a fait un bilan exhaustif des luttes du mouvement nationaliste, depuis la créa - tion du GONG au mouvement de 2009 avec le LKP , montrant la rupture «révolutionnaire» avec les pratiques anciennes et les suc - cès obtenus dans les luttes sociales, économiques, culturelles et diplomatiques qui ont mobilisé une fraction importante des travailleurs et de la jeunesse. Il a manqué à son intervention une part d'autocritique ou un début d'explication à l'effondrement de ce bel édifice national. Il le sait pourtant, les patriotes guadeloupéens, en tout cas, ceux qui restent sincèrement engagés dans la lutte de libération ne pourront pas y échapper. L'avocat Fred Hermantin qui a défendu les prisonniers du «GONG» devant la Cour de Sûreté de l'Etat, se borna à parler du procès de Paris et des difficultés de la défense au début du fait des désaccords entre les emprisonnés qui n'étaient pas tous du GONG. Il a mis l'accent sur le travail colossal et d'une manière toute à fait désintéressée de grands maîtres du barreau Parisien qui l'ont accompagné dans ce procès et sur la solidarité d'associations et de personnalités françaises. Il a rendu un homma - ge particulier à un avocat guadeloupéen, Maître Lative qui est venu participer à la défense à Paris et pour lequel il demande qu'un monument soit érigé dans la cour du palais de justi - ce. Par contre, il a déploré l'at - titude du barreau de Guadeloupe qui est resté bien silencieux jusqu'au procès de Pointe à Pitre où des avocats d'ici se sont bien illustrés dans la défense des prisonniers détenus à la maison d'arrêt de Basse-Terre. Jean-Pierre Sainton, enseignant et chercheur en histoire, le premier à intervenir à ce col- loque, s'est appliqué à expli- quer l'émergence du mouvement national guadeloupéen qui pour lui est né : • Du nationalisme tiers-mondiste de l'époque : c'est la guerre d'Algérie qui conditionne l'émergence du mouvement national en Guadeloupe • Du front antillo-guyanais qui a vu le jour en 1961 à Paris • De la loi cadre Deferre de de juin 1956 Le politologue Julien Mérion a abordé une thèse bien originale : celle de la culture politique. L'analyse scientifique qu'il a faite de la lutte de décolonisation en Guadeloupe, à partir de cette thèse de culture politique, ouvre des champs de réflexion nou- veaux pour nous permettre de comprendre à la fois l'impasse dans laquelle se trouve enfermé le mouvement national guadeloupéen et les moyens que nous avons de rebondir. Acteur de ce mouvement natio - nal lui-même, il a eu recours à la méthode interrogative pour ne pas trop heurter les militants, mais en posant avec un certain courage les problématiques que certains s'évertuent aujourd'hui encore à évacuer . L'approche honnête, ouverte sur l'avenir , de Merillon, a certaine- ment refroidi certains jusqu'au- boutistes, ce qui du coup a un peu coincé le débat. Mais des passerelles sont jetées pour nous permettre de revenir aux fondamentaux dont, notamment la question centrale posée toujours par Mérillon : Quelle stratégie de conquête du pouvoir ? Il y avait des patriotes à Sonis dimanche. Dommage que per- sonne n'a parlé de l'expérien- ce menée par les FPAC pour rassembler toutes les forcespatriotiques. Car, c'est de bien de cela qu'il s'agit : Nous rassembler pour agir ensemble ? Alors les patriotes allons ensemble, trouvons ensemble la forme et les moyens, mais allons- y maintenant !

Photo : DZ