Caf de la Guadeloupe : 40 ans au cœur des Familles et de la Solidarité
Récemment la confusion s'est faite jour à propos de la politique familiale du gouvernement, notre rédaction a rencontré un des dirigeants de la Caisse d'allocations familiales en l'occurrence celle de la Guadeloupe pour mieux com- prendre le rôle de cette institu- tion dans les familles ultramari- nes. Le dossier qui vous est proposé vous livre des éléments chiffrés, il vous permettra de prendre toute la dimension de la solidarité nationale…
Caf de la Guadeloupe : 40 ans au cœur des Familles et de la Solidarité
Créée en mars 1972, la Caisse d'Allocations Familiales de la Guadeloupe est désormais un acteur majeur de la politique familiale en outre-mer . En outre, elle est devenue au fil des années une Institution incontournable pour développer et «bâtir», en partenariat, le socia l.
Politique familiale et lutte contre la précarité.
Connue initialement pour sa mis- sion de redistribution de moyens financiers directement aux familles, la Caf dans un contexte de crise économique majeur dans les DOM, assure au travers des dif fé - rentes prestations familiales la prise en charge effective du coût de plus en plus élevé de l'éduca - tion et de l'épanouissement des enfants. En outre, tenant compte de sa connaissance d'une grande partie de la population, au fur et à mesure, elle s'est vue confiée une activité supplémentaire consistant à verser aux personnes en situation de précarité certains minima socia ux. Au quo - tidien la Caf de la Guadeloupe est au cœur des préoccupations des familles et à ce titre ele agit sur un territoire élargi comprenant à la fois le Département de la Guadeloupe et les deux Collectivités d'outre-mer de Saint- Martin et de Saint-Barthélemy . Sur une population globale de 447 280 habitants pour ces 3 grandes entités, elle intervient pour près de 266 497 personnes, dont au 31/12/2012, 111 395 allocataires, 123 754 enfants et 31 348 autres personnesvivant au foyer. Ainsi, environ 60% de la population est concernée directem ent par les aides de la Caf. Pour mémoire, cette redistribution prévue par la loi concerne à la fois, les prestations pour la prise en charge directe de l'enfant (allocations familiales, allocation de rentrée scolaire, complément familial, allo- cations de soutien familial…), l'accès et le maintien dans le logement (Allocation de logement, prime de déménagement), la lutte contre la précarité ( Revenu de solidarité active, Allocation aux adultes han - dicapés..). Traduit en données chif- frées, au 31 décembre 2012, la Caf a versé globalement pour l'ensemble de ses allocataires de Guadeloupe, Saint-Martin et Saint- Barthélemy 722 997 592 soit une augmentation de 4,17% par rapport à 2011. Plus concrètement, pour l'année 2012, le montant annuel moyen des prestations versées par allocataire serait de 6490 (Important : il s'agit d'une moyenne, sachant que les prestations et minima sociaux sont versées à l'alloca- taire en fonction des situations déclarées et des ressources). A signaler , par ailleurs, pour mieux comprendre cette politique de redistribution directe aux familles et aux personnes en situation de précarité : -la ventilation des bénéficiaires au 31/12/2012 par certaines catégories de prestations est la sui- vante :43 456 personnes bénéficient d'une aide au logement, 8360 personnes perçoivent l'Allocation aux adultes handicapés, 62 243 personnes sont concernées par les Allocations familiales, 38 931 allocataires bénéficient de l'Allocation de rentrée scolaire, 46 175 personnes sont bénéficiaires du RSA - la ventilation des 722 997 592 € de prestations concerne pour : 32,39% les Prestations liées à la naissance (234 206 340), 20,64% les Aides au logement (149 188 753 ), 46,77% les prestations liées à des situations particulières dont en priorité les Minima sociaux (338 139 095), 0,20% pour la participation à l'Assurance V ieillesse des parents au foyer (1 443 404). Ainsi la Caf intervient beaucoup plus pour la précarité que pour la prise en charge des enfants
Des Interventions sociales pour mieux prendre en compte collectivement les besoins des familles
Action insuf fisamment connue, mais très importante pour les par- tenaires et surtout les associations et collectivités locales, la Caf met en œuvre une action sociale familiale qui vise à aider les familles les plus démunies, à maintenir et développer le lien social, à bâtir le social par la création d'équipe - ments de proximité pour l'épa - nouissement des enfants, de la jeu - nesse et des parents. En quelque sorte la caf est un partenaire qui favorise sur le territoire la cohésion sociale en apportant des moyens financiers aux partenaires tant pour l'investissement que pour le fonctionnement. 5 grands secteurs d'activité sont concernés en priori - té, avec, pour l'année 2012 des moyens financiers mobilisés à hauteur de 44 995 725 euros :
L'Accueil des jeunes enfants : 21 219 314 euros.
Le T emps libre des enfants et des familles : 3 393 406 euros.
L'Accompagnement social des familles : 1 251 097 euros
Le Logement et l'Habitat : 999 573 euros
L'animation et la vie sociale : 528 813 euros
Réalisations diverses et actions de communication : 238 031 euros
Logistique des œuvres Caf : 4 378 419 euros
Restauration scolaire : 12 987 072 euros. Ce partenariat constructif permet, notamment, de construire de nouvelles places de crèche, de réaliser des logements sociaux pour les familles démunies, de faciliter l'accès aux vacances des parents et des enfants, de lutter contre l'illettrisme. La Caf par ses différentes interven- tions tant au niveau des aides indi- viduelles (prestations familiales, minima sociaux, aides au logement) que de ses interventions en direction des partenaires, est devenu un acteur incon-tournable dans le champ social. Bien plus, compte tenu du contexte de crise que connaît le «pays de Guadeloupe», au-delà de son rôle d'amortisseur social, elle assure manifestement une mission économique indénia - ble favorisant le pouvoir d'achat des ménages de ce territoire.
A propos de la solidarité nationale
Compte tenu du mode de prise en charge de ces dépenses (cotisations sociales et fiscalité) globalement, les sommes ver- sées seraient couvertes pour près de 20% par les contribu - tions locales. Le solde soit près de 80% serait garanti par la solidarité natio - nale, c'est-à-dire les encaisse - ments effectués dans les autres départements.
Cette façon de voir ne prend pas en compte la réalité du chô - mage organisé par le pouvoir français en Guadeloupe au profit de ses entreprises nationales, ni la rente de la consommation (80% de nos imprtations vien - nent de la France). Si on ajoute à cela, le pillage des richesses créées par le travail des esclaves pendant plus de trois siècles, on verra que ce sont les institutions françaises qui sont les débitrices de la Guadeloupe.
Source : Rédaction Outremer le Mag