Palé ou kaskod ?

C'est la Rentrée !

Rentré Scolaire :

Elèves, étudiants, person- nel d'enseignements vont reprendre le chemin des classes pour une nouvelle année de travail ponctuée, c'est notre souhait par plus de succès, mais surtout par une plus grande intégration des jeunes dans la vie active. Il est pratiquement acquis que les institutionnels vont parler des moyens qu'ils mettent au service de la formation des jeunes ; Ils ont commencé avec la visite de établissements. Les syndicats enseignants vont se faire entendre pour dénoncer le manque de moyens et pointer les échecs de l'éduca - tion en Guadeloupe.

Rentrée sociale : A Petit-Bourg, diman- che, le LKP et les syndicats qui y sont enco- re ont déjà annoncé la couleur. Ils ne sont pas prêts à concéder un quelconque recul sur l'application de l'accord Bino. Les patrons qui évoquent leurs dif ficultés structurelles ne vont pas séduire, parce qu'ils ont déjà trop empoché sans rien lâcher . Dans cette confronta- tion qui se met en place, l'industrie sucrière qui sort affaiblit de la dernière récolte est en ligne de mire. Rentrée Politique : Peut-on réellement parler de politique ou plutôt de jeu politi- cien. Nous pencherons pour le jeu car, le grand cirque a commencé pour les élections municipales de mars 2014. A enten - dre les candidats politiciens déclarés, tous plus meilleurs les uns que les autres, a laissé traîner l'oreille dans les cercles de ceux qui ont le «pouvoir», les élections munici- pales de 2014 résoudront, par le truche - ment du changement «démocratique» tous les problèmes de la Guadeloupe. Il n'y a qu'à attendre. En mars on rasera gratis, on dépensera sans compter . Mais, au fond de quelle rentrée on parle ? Il y a-t-il jamais eue une sortie de la crise, du chômage, de la violence, de la vie chère, de l'empoisonnement de nos terres, de nos eaux et de notre population.T outes les études économiques et statis - tiques publiées par les organismes officiels dans cette période ont confirmé la dégradation de la situation de la Guadeloupe, le pessimisme qui accompagne les acteurs économiques, les peurs qui rongent les Guadeloupéens. Certes, en juillet et août, nous avons connu quelques moments de délestage des tensions et souffrance que nous por- tons, en vivant le temps présent : le tour cycliste de la Guadeloupe, les pla- teaux artistiques des fêtes communa- les, les élections de miss, promo-plage, les rencontres familiales, la redécouverte de notre si beau pays. Nous avons surtout beaucoup parlé dans tous les espaces où on pouvait se rencont- rer. On a surtout parlé de tout ce qui ne va pas dans notre si beau et riche pays. Des belles et intelligentes idées ont été lancées pour refaire le monde, pou konstwi on péyi Gwadloup. Mais beaucoup parmi ceux qui ont parlé sont resté à la surface des choses, ont remué l'écume, refusant obstinément de voir le fond, de parler de la réalité de notre situation, des causes objectives de la léthargie qui nous frappe. Ils restent enco - re quelques menteurs pour prétendre que la Guadeloupe est rentrée dans la moder - nité, de plein pied dans le 3e millénaire. On a parlé, on a dessiné des futurs. Mais peut-on s'arrêter là, avoir la conscience tranquille et penser que l'on ne participe pas au «crime contre la Guadeloupe» pour faire référence à la chanson de Fred Deshaye. S'il faut parler de rentrer, il faut parler d'un changement radical de comportement et de mentalité. La ligne de démarcation entre ceux qui parlent, qui « bbanse et s'engraissent sur «le dos de la bête» se trouve dans l'intervention présentée par Philippe V erdol, dimanche à Viard : «Notre pays est soumis à la fois aux contraintes du capitalisme et à celles du colonialisme (…). Nous devons nécessairement «kaskod», c'est-à-dire mettre un terme à ce système en menant des actions quantitatives et qualitatives intimement imbriquées (…). La rupture d'avec le colonialisme est nécessairement une démarche politique de conquête du pouvoir…». La question ce n'est pas la rentrée, mais bien de savoir : «Si nous ka kontinié palé pou arangé ko an nou an systèm là, ou si nou ka engajé le combat pou kaskod !».