Retraites : On nous ressert la même soupe !
Le gouvernement socialiste de la France, comme son prédécesseur de droite, a la volonté de faire payer sa réforme de la retraite par les salariés et les retraités. Son projet est marqué de véritables reculs sociaux et n'apportera pas de solution à la retraite en Guadeloupe dont la situation sociale est aggravée par le chômage endémique et la précarité instituée.
Quelques mesures qui attestent du caractère antisocial de la réforme.
- L'allongement de la durée de cotisations à partir de la génération née en 1958 qui devra cotiser 167 trimestres pour obtenir une retraite à taux plein. Cet allongement devra attein - dre progressivement 172 trimestres, soit 43 ans, pour la génération née en 1973.
- La hausse des cotisations acquittées par les salariés.
- La majoration de 10% de l'imposition des pensions pour les retraités ayant élevé trois enfants ou plus (projet de budget 2014).
- Le report de six mois de la revalorisation annuelle des pensions de retraite, du 1er avril au 1er octobre 2014.
Les syndicats français ont appelé à la mobilisa - tion, le mardi 10 septembre 2013, pour obtenir la correction de ce projet de réforme des retraites. L'unité syndicale n'étant pas à l'ordre du jour , la mobilisation s'en est ressentie.
Il en est de même en Guadeloupe. Les syndicats guadeloupéens sont exclus de la négociation comme tous ceux des autres colonies de la France. Certaines organisa - tions syndicales ont fait le choix de ne pas manifester systématiquement à l'appel des syndicats français. Il est vrai que nous ne voyons pas de grande mobilisation en Guadeloupe sur ce problème, bien que les salariés soient directement concernés. Ils savent qu'ils ont peu de poids sur les résultats des négociations. Des négocia- tions sur un projet gouvernemental qui ne résoudra pas les problèmes d'un grand nombre de sans-emplois. Ces derniers auront du mal à atteindre les 43 années de cotisations pour bénéficier d'une retraite à taux plein.
Ces salariés et ces retraités de Guadeloupe qui ont apporté leurs suf frages au gouver - nement socialiste de la France se sentent tra- his chaque jour par la poursuite de la politique libérale de ce gouvernement. Beaucoup de jeunes, par manque d'expériences, ont crû en ces promesses électorales et ont vite déchanté.
Les profitants se frottent les mains, prêts à tout faire pour bâillonner les syndicats en Guadeloupe.
La préoccupation de la majorité des tra- vailleurs guadeloupéens, actifs ou sans emploi, est concentrée, avant tout, sur la conservation de l'emploi ou sa recherche.
Si ce projet de réforme, contesté par les salariés de France, devait s'appliquer, il aura des conséquences encore plus graves en Guadeloupe où plus de 50% des jeu - nes sont au chômage, où, dans beaucoup de familles, ce sont les retraités qui supportent les sans-emplois.
La solidarité entre générations ne peut avoir son vrai sens que dans une Guadeloupe débarrassée de la politique coloniale d'assimilation, permettant un développement économique endogène pour le plein emploi.
C'est seulement le travail des hommes qui produit la richesse d'une nation. Tant qu'il y aura usurpation du travail par un petit nom - bre, une politique volontaire, entretenue du non emploi, la question de la ret raite reste - ra sans solution équitable.