N ous avons appris que depuis le 12 août 2013, TRAFIKERA est opération- nel. TRAFIKERA est un «système de gestion et d'information routière». Il permettra, comme le dit Jean Gabriel Quillin, Directeur des routes de Guadeloupe : «d'évaluer le taux d'occupation des voies et de quantifier le trafic, de signaler toute anomalie comme un véhicule immobilisé sur la chaussée, d'informer en temps réel les usagers de l'état de la circulation, de réduire le temps d'intervention des secours, de la police, en cas d'incidents et surtout d'informer les usagers sur les meilleures conduites à tenir pour éviter les bouchons».

On croit rêver !Bien sûr les moyens techniques sophistiqués déployés (panneaux à messages variables, caméras, analyses de chaussée, balises audio-vidéo, magnétomèt - res, stations de comptage, les kilo - mètres de fibre optique liant tous ces appareils au P.C. de gestion) permettront d'évaluer, de repérer, de signaler, d'informer sur les blocages de la circulation ; mais que se passera-t-il quand il s'agira d'intervenir rapidement sur ces points noirs ? Où sont les routes de délestage pour détourner les automobilistes bloqués ? Où sont les routes réservées pour les transports publics, pour les urgen - ces, Pompiers, SAMU, Police ?

Nous pensons qu'une fois de plus, dans notre pays, on met la charrue avant les bœufs !

Est-ce par mimétisme, est-ce par goût exacerbé de paraître qu'il nous faut absolument faire de tels investissements qui ne sont pas la priorité ?

La priorité serait que le service public de transport de passagers soit un objectif commun, dans un projet commun de l'ensemble descollectivités de la Guadeloupe sur quatre, cinq ans d'affilée .

Notre petit territoire ne peut plus recevoir ce flot ininterrompu de véhicules en tout genre qui encombrent, qui asphyxient !

Un tel système est qualifié de «Bison Futé Guadeloupéen» par le journal France Antilles du 1er août 2013.

Notre pays la Guadeloupe est un pays sous-développé ; nous n'avons pas l'essentiel, mais nous voulons le superflu à l'instar des pays haute- ment industrialisés !

D'après le même journal, mais du 12 août 2013, l'investissement est 8,1 millions d'euros, hors taxes ; ce qui signifie qu'il va être plus important. Le journal ajoute : «financés à 64% par l'Europe» .

Voilà le sésame, l'argent de l'Europe ! Comme pour nous dire que cela ne nous coûtera pas grand-chose ; l'Europe nous aide de manière désin - téressée à nous équiper ! FOUTAISE !

C'est toujours la même rengaine qui maintient notre peuple dans l'attentisme, dans l'irresponsabilité.

1- L'Europe intervient dans des pro - jets qui permettent à ses ressortis- sants de tirer tous les profits. Ici TRAFIKERA profite aux fournisseurs européens qui nous vendent tout le matériel nécessaire au projet. L'argent financé par les fonds européens va retourner en Europe.

2- Les fonds européens qui sont pré - sentés comme un cadeau viennent de sommes beaucoup plus importantes prélevées par l'Europe, chaque année, dans notre pays-somme payée par chacun de nous.

Oui, notre pays est un marché captif de l'Europe d'où viennent toutes les marchandises que nous achetons à des prix prohibitifs.

Un projet comme TRAFIKERA est l'exemple probant de l'absence réelle de volonté de nos décideurs guadeloupéens et français d'œuvrer dans l'intérêt véritable de la Guadeloupe