Fermeture de classes : Politique d'austérité de l'Etat français

C haque jour en Guadeloupe porte son lot de fermetures de classesconcertées. En consultant les médias de la place, l'actualité est régulièrement marquée par l'annonce de mobilisation, ça et là, des parents d'élèves, contre la fermeture de classes par l'Académie de Guadeloupe. Aux Abymes, fermeture de classe à Chazeau-Doubs. A Capesterre Belle-Eau, fermeture de classe à Saint-Marie. Au Gosier, fermeture de classe à Lhouëzel… Toutes les fermetures de classes s'accompagnent de la mobilisation des seuls parents d'élèves. Ces derniers, refusent l'augmentation du nombre d'élèves dans une classe qui passe souvent de 28 à 32 élèves par classe. Le nombre de fermeture de classes prévu pour toute la Guadeloupe serait de 132. Pourtant, les autorités académiques nous assuraient d'une rentrée scolaire sans problème. Mais qui décide des fermetures de classes ? La fermeture des écoles maternelles et élémentaires publiques est une com- pétence partagée entre l'Etat et les communes. Pour les collèges, c'est l'Etat et le Conseil Général, et pour les lycées, c'est l'Etat et la Région. La décision d'ouvrir ou de fermer une classe, d'ajouter ou de supprimer un poste d'enseignant relève du Recteur de l'Académie. Rappelons tout de même que c'est le ministre qui notifie à l'Académie le nombre de postes d'enseignants dont elle disposera pour l'année scolaire. L'Académie met en exécution la poli- tique de l'Etat. Les fermetures de classes sont le résultat de la poursuite de la politique d'austérité de la droite par les socialistes au pouvoir . Cette politique du pouvoir socialiste de France est marquée par des effets d'annonce de réformes qui sont des leurres pour la population. Cela cor - respond à de la manipulation pour préserver la «paix sociale». Les syndicats de l'Education Nationale, très actifs depuis quelque temps, sem- blent bien timorés. Le SPEG, lui, condamne les fermetures de classes. Il appelle les enseignants à mani- fester leur solidarité avec les parents d'élèves et leur demande de se tenir prêts pour une éventuelle mobilisation. La méthode est perverse, car, avant la rentrée scolaire, l'Académie savait que ces classes allaient être fermées. Pourtant la procédure prévoit que les consultations entre les maires, l'Autorité académique et les parents, devrait se tenir bien avant la rentrée. Alors, pourquoi avoir fait la rentrée et procédé aux fermetures de classes ? Il y a là, un manque de clarté politique, une volonté manifeste de pratiquer la politique de l'autruche par le gouver - nement français. Certains de nos élus se cachent derrière le fait que ce ne sont pas eux qui prennent la décision et que leurs avis ne sont pas toujours suivis d'effets. Pourtant, ils ne font rien pour informer et mobiliser la population pour une école en adéquation avec la réalité de leur com - mune et de la Guadeloupe. Tous les spécialistes le disent : une classe surchargée est en défaveur des élèves et de l'enseignant. Dans une Guadeloupe économiquement sous développée où le superflu prend le pas, dans une Guadeloupe en perte de valeur, l'enseignement reste l'arme prépondérante, face à toutes les violences sociétales de la société coloniale. La politique de l'enseignement en Guadeloupe ne peut être calquée sur celle de la France mais doit plutôt correspondre à la réalité du terrain. Pour cela, il faut que nos élus comprennent la nécessité d'investir cet espace politique pour l'émancipation de l'homme. Il y va aussi de la responsabilité de chaque Guadeloupéen face à la politique colonia- le du gouvernement français qui démontre son incapacité d'apporter des solutions aux problèmes politiques qui assaillent la Guadeloupe.