Cyclisme et accidents de la route
Le terrible accident survenu récemment en Guyane qui a causé le décès de deux cyclistes et celui qui a suivi dans notre pays avec parmi les victimes Boris Carène,heureusement,sans graves conséquences ainsi que les accidents mortels précédents,ont provoqué un débat télévisé dans le cadre d'une émission réactive (Le buz de Gpe 1ère).
Il ne s'agit pas ici de réagir ici sur la qualité du débat ni de donner une appré- ciation sur le contenu des propos des invités. Il s'agit simplement d'un prolongement de celui-ci dans une approche plus spécifique de la problématique de l'entraîne - ment cycliste sur route et de la sécurité de celui-ci, cela surtout par rapport aux réactions par SMS qui ont défilé à l'écran. Le premier constat, nous sem - ble-t-il, nécessaire de mettre en exergue c'est celui de la sursaturation générale du réseau rou - tier guadeloupéen et donc du danger permanent qu'il représente pour tous et en particulier pour les deux roues. Les cyclistes qui s'entraînent pour la participation à des com - pétitions sur la route peuvent, c'est vrai, utiliser le vélodrome pour des entraînements spéci - fiques. Mais leur terrain de pré- dilection c'est la route et forcément, ils doivent s'entraîner sur la route autant dans les zones montagneuses que sur le plat et le danger est partout y compris dans les zones moins habitées comme la zone Nord Grande-T erre, c'est vrai moins saturée. Comme leurs entraîneurs et autres dirigeants, les coureurs cyclistes doivent être cons- cients de la nécessaire vigilance quant à leur sécurité et avoir un comportement du strict respect du code de la route. Mais c'est vrai que le partage de l'utilisation de la chaussée avec les automobilistes fait problème surtout quand ces derniers sont vite exaspérés et ont recours à des manœuvres dangereuses pour dépasser les dif férents pelotons cyclistes qu'ils rencont - rent principalement le dimanche matin ou autre jour férié. Ce moment du dimanche très tôt le matin a été indiqué comme particulièrement dangereux pour la pratique de l'entraîne - ment (on a précisé pourquoi). Or pour le cycliste écolier , étudiant ou travailleur c'est le principal moment de disponibilité et du point de vue physiologique c'est simplement le meilleur moment de l'entraînement. En effet le taux d'humidité et la chaleur (facteurs limitant de la perfor - mance) sont plus faibles entre 5 heures du matin et 9 heures ce qui permet de développer le travail d'endurance dans les meilleures conditions. D'autre part, comment un grou - pe de coureurs peut-t-il lutter contre le vent en compétition s'il n'apprend pas à l'entraînement le travail technique des situations d'éventail, de double éven - tail et autres situations que l'on retrouve en course ? Il a été suggéré aux cyclistes d'uti- liser d'autres routes théorique- ment et théoriquement seulement moins fréquentées. Car , dans les faits, il y a pléiade d'automobilistes qui, eux aussi, recher - chant à éviter les embouteillages les utilisent. Et encore une fois le danger n'est pas écarté. C'est vrai aussi que le plus chauvin des supporters à l'occasion des compétitions petites et grandes, sera prompt à pester après les coureurs quand il est en mode automobiliste, dès lors que ceux-ci tenteront devant son véhicule le moindre travail de préparation technique même protégé par la voiture del'entraîneur . En tout état de cause, l'attitude de nombreux compatriotes automobilistes met en péril le fait même pour nos cyclistes de pratiquer l'entraînement en toute sécurité. Il faut un pro - fond changement des mentalités de leur part. De même qu'il faut une véritable réflexion sur ce problème de la part des responsables du cyclisme guadeloupéen et un réel investissement des déci - deurs politiques pour assurer la sécurité des coureurs aux entraî - nements sur la route.