Le vendredi 20 septembre 2013, les Editions «Nèg Ma won», en collaboration a v ec la ville de P ointe-à-Pitre, ont organisé un instant poétique autour de la sor tie d'un r ecueil collectif de neuf poè - tes guadeloupéens au Centre Culturel Rémy Nainsouta à Pointe-à-Pitre.

Les auteurs qui ont réalisé cette œuvre sont Evelyne Caneval, Daria Couvin, Eléonore Dufait, Davis Erauss, Maryse Firmo, Magguy Quistin, Marie- Rolande Quinol, Jude Sahaï et Delphine T inval.

Force est de se rendre à l'évi- dence que de plus en plus, nous assistons à un renouveau de la poésie.

Pour mieux comprendre cette résurgence, nous nous sommes adressés à un des organi - sateurs de l'évènement, M. Didier Mannette qui a bien voulu nous éclairer surl'engouement qui se développe.

Nouvelles-Etincelles : A quoi sert la poésie ? Didier Mannette :

La poésie sert à éveiller ce qui est à l'in - térieur d'un groupe, cela peut être, la conscience ou encore notre sensibilité. La poésie permet d'avoir un nouveau regard autour de soi.

N-E : Depuis quelques temps on a l'impression que les gens sont entrain de r enouer avec la poésie. Avez-vous la même impression ? D.M :

Je crois qu'il y a des jeunes auteurs qui font un travail de fond et je crois que nous som - mes aujourd'hui, entrain de recueillir les résultats. La poésie a toujours été présente, mais c'est vrai que ce fut un temps où la poésie avait un côté très tableau noir donc très triste. Aujourd'hui, il y a un nouvel élan, avec les nouveaux auteurs ; Nous avons beaucoup plus decouleurs.

N-E : Qu'est-ce qui a servi de détonateur ? Est-ce l'arrivée du slam ? D.M :

L'apparition du slam a aidé le mouvement de la poésie. Je crois que les deux sont intimement liés. Je dirai que le slam a apporté une certaine jeunesse et les gens ont compris qu'il y avait des choses à dire. Le peuple guadeloupéen a envie de dire des choses sous quelque forme que ce soit, slam, conte ou autres…

N-E : L'école servait autrefois de tremplin pour faire découvrir la poésie aux élèves, joue t-elle toujours ce rôle ? D.M :

L'école servait de tremplin pour faire découvrir la poésie, mais française. C'est vrai que la poésie contemporaine était absente ou en retrait… L'école continue sa mission mais la poésie guadeloupéenne continue aussi à être en retrait malgré le fait que nous ayons d'excellents auteurs et des textes de qualité.

N-E : Ce sont bien les ensei- gnants qui choisissent les livres à enseigner ? D.M :

Je crois qu'ils font déjà la démarche de leur côté, mais cela reste une petite minorité. Il est vrai qu'aujourd'hui notre travail va dans ce sens. J'ai envie de dire aux enseignants, aux personnes qui apportent aux autres, la connaissance qu'il y a des gens qui écrivent en Guadeloupe. Ils écrivent de belles paroles, pre- nez le temps de les lire, de regar- der la pédagogie, de se servir de ces matériaux pour permettre aux jeunes guadeloupéens d'avancer , d'aller plus loin.

N-E : Comment s'est déroulée la présentation du r ecueil «Un autre regard» ? D.M :

Ef fectivement, nous étions au Centre Culturel Rémy Nainsouta pour la présentation du livre «Un autre regard», un peu plus de poésie collective. En fait, on retrouve neuf poètes guadeloupéens avec chacun dix poésies donc un total de quatrevingt dix textes. La salle était comble, cela a été un moment d'échanges de grande qualité entre le public et les auteurs. Les recueils sont disponibles dans toutes les librairies mais aussi aux éditions «Nèg Mawon».