Qui verse de l'huile sur le feu pour provoquer un embrasement ?

Une fois de plus,le proverbe de M.Luc Hubert Sejor prend toute sa place dans la crise sociale que traverse la Guadeloupe.«Tout biten, biten pa rapòt a on dotbiten».

D ans la mobilisation des patrons du BTP, la goutte d'eau qui a fait déborder le vase a été l'annonce faite par la SEMSAMAR de ne plus payer les entreprises qui travaillent pour le compte des collectivités, puisqu'elles ne sont pas à jour. La SEMSAMAR a décidé de ne plus jouer l e rôle des banques car elle-même, elle est confrontée à d'énormesdif ficultés financières.

La mobilisation des patrons du BTP était prévisible, car, cela fait un moment que M. José Gaddarkhan, tire la son - nette d'alarme pour dénoncer les entreprises européennes qui raflent tous les marchés de Guadeloupe. On se souvient encore, quand il est monté au créneau pour dénoncer le marché de démolition de la centrale d'EDF Sud confié à une entreprise venue de l'ex - térieur.

Les entrepreneurs du BTP ont commencé leur grève par la paralysie des chantiers en court, le lendemain ils ont augmenté d'un cran leur mobilisation.

T rès tôt, au crépuscule, les professionnels du BTP avaient pris position sur les différents axes routiers qui conduisent dans la zone industrielle de Jarry et de Moudong. Les patrons du BTP qui tout en voulant se faire entendre des autorités, mais, sans se mettre à dos ceux qui font fonctionner la vie économique du pays ont trouvé une astuce remar - quable en déversant des rem- blais sur une partie de la chaussée. L'af fluence de véhi- cules à ces heures de pointes, a fait le reste du boulot, car , ils devaient passer dans un goulot aux pas cadencés. Dans ce cas précis peut-on évoquer le «trouble de l'ordre public» ?

Il est un fait certain, c'est qu'à l'entrée de Jarry, les gendarmes précédaient le premier barrage qui se trouvait à pro - ximité de la station d'essence. D'autre part, les professionnels des BTP ont mené des opérations escargot comme ce fut le cas sur le pont de la Gabarre en direction de Jarry.

Très peu de monde s'évertuait à se rendre dans la zone de peur que les choses se dégra- dent d'avantage.

Dans l'après-midi, les profession - nels du BTP ont rencontré à la Cité des Métiers à Raizet Abymes, le représentant de l'Etat, la SEM - SAMAR et les différentes collecti- vités. Après 5 heures d'âpres négociations, les professionnels du bâtiment et des travaux publics sont repartis avec un protocole d'accord tenant en 12 points. Parmi les plus urgents, on retrouve le gel des créances socia- les pour les entreprises en difficulté, la promesse d'étudier la légalité des contrats de travail socialement avantageux, attri - bués par des entreprises extérieu- res à la Guadeloupe et surtout la promesse d'être payé.

C'est une première étape pour désamorcer la bombe, mais, nous en sommes loin du compte, car tous les voyants sont rouges.